Mangamania DVD

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Clément
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Mangamania DVD

Messagepar Clément » 25 septembre 2009 à 22:46

Dans chaque numéro de Bifrost, Pierre Stolze analyse en profondeur ce que peut produire la littérature de genre (et sur le genre). Mais pas seulement la littérature : preuve en est cette "chandelle" tirée du Bifrost spécial japon où le Doc s'intéresse au phénomène, à l'époque relativement nouveau en occident, du film d'animation japonais. Si la collection de DVD Mangamania n'existe plus, nombre des films cités sont devenus cultes et peuvent être trouvé facilement chez d'autres éditeurs. L'occasion pour les néophytes de s'initier aux genres avec les bons conseils de Maître Doc Stolze et pour les vétérans de mesurer à quel point, en quelques années seulements, ces anime ont été avalés par la culture occidentale

Lire l'article de Pierre Stolze sur le blog Bifrost
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BrunoP
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Re: Mangamania DVD

Messagepar BrunoP » 28 septembre 2009 à 16:35

[publié avec illustrations et liens http://france2077.blogspot.com/2009/09/de-loffre-et-de-la-demande-aux-pays-de.html]

Je ne suis pas un spécialiste du manga et encore moins de l'anime, tout juste un amateur avec quelques heures de visionnage derrière lui. Ce qui suit représente donc simplement quelques impressions subjectives qui me sont venues à la lecture de l'article de Pierre Stolze paru dans Bifrost n°32 et posté sur le blog de cette même revue.
Le point de vue du Doc Stolze est critique à souhait: point de tiédeur dans son propos et ça, c'est toujours bon à prendre. Outre quelques points de vue que je partage (notamment sur la place peu flatteuse des femmes en général et de leur culotte en particulier dans certains mangas et animes), j'ai souhaité, par l'exemple, offrir un point de vue plus enthousiaste pour les animes qui m'ont valu quelques bonne heures de plaisir en tant que spectateur ces dernières années.
Le ton est, j'espère, suffisamment léger pour que Pierre Stolze ne prenne pas ombrage des quelques piques qui émaillent ce texte. Voyez-y plutôt une tentative d'amorce de discussion plutôt qu'un quelconque jugement sur votre article (que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire) [un peu de brosse ne fait jamais de mal!].

Bruno Picard

De l'offre et de la demande aux pays de l'animation

2003, six ans déjà, et pourtant, l'article pourrait tout aussi bien être daté de 1982. Allez, Doc, je suis sûr qu'en six ans, ton avis a bien changé depuis! C'est donc le Doc d'alors que je vais tâcher de convaincre que non seulement tout n'est pas à jeter dans l'anime mais que son succès incontestable, plutôt que de provoquer des réactions de vierge effarouchée devant la qualité de l'animation, devrait nous faire nous interroger sur les raisons de leur popularité.

Comme le monde de l'anime possède la diversité de n'importe quel pan de sous-culture qui se respecte, et, n'en doutons pas, le couple manga/anime est un pan de la sous-culture au même titre que Persepolis, Isaac le Pirate ou Kirikou, je m'intéresserait successivement aux animes à « fort tirage » du genre hebdomadaire et reprenant sur un rythme effréné celui des mangas dont ils sont inspirés, aux animes « one shot » d'une ou deux saisons comprenant une vingtaine d'épisodes et enfin les animes long métrages.

T'en as? J'en veux!

Ne comptez pas sur moi pour hausser Goldorak, Albator ou Capitaine Flam (sic) pour une génération, Dragon Ball ou les Chevaliers du Zodiaque, pour une seconde, Naruto, One Piece ou Bleach pour une troisième, au niveau de chefs d'œuvre intemporels de l'animation.
Alors oui, ainsi que l'a remarqué le bon Doc, l'animation compte douze images par secondes les bons jours et tous les moyens sont bons pour économiser une animation (travelling sur fond fixe etc...). Cela s'explique en partie, voire même en majorité, par le rythme imposé par leur diffusion hebdomadaire.
Et oui, le scenario se résume sur une carte de visite. Ainsi, pour un bon nombre, tu es ado, tu te découvres un pouvoir, tu te bats contre des méchants qui ont plus de pouvoir que toi mais tu trouves le moyen de dépasser tes limites et atteindre un niveau supérieur et ainsi te débarrasser de tous les méchants. Jusqu'au prochain cycle où les méchants seront encore plus fort mais, c'est pas grave, tu accèdes au niveau caché de tes pouvoirs et tu les lattes de nouveau.... jusqu'au prochain cycle.
N'empêche, ça marche. J'y vois plusieurs raisons. Premièrement, l'offre. L'animation française (voire européenne) n'aurait-elle pas raté le coche en n'exploitant pas le vivier inépuisable de la BD franco-belge pour le décliner en « dessin animé »? L'intention est sans doute louable de s'en tenir à un niveau d'exigence élevé pour l'animation mais il en résulte l'absence d'alternative sérieuse aux animes. Ne pourrait-on pas imaginer jeter un mouchoir pudique sur nos aspirations à une animation de qualité pour ainsi se donner les moyens d'une sortie hebdomadaire d'un anime français adapté de Lanfeust ou Treize (ou Isaac le Pirate)? En attendant, c'est le désert de l'offre d'animation française à destination des ados. [voir rectification dernier paragraphe]
Et j'en viens au deuxième point, l'histoire. Pour revenir sur mes propos un poil caricaturaux sur la faiblesse scenaristique de certains animes, on pourra commencer par observer une évolution positive non seulement du design mais aussi de la complexité des personnages (et des histoires) depuis les animes de mon enfance (Goldorak …) jusqu'aux actuels cartons (Naruto, Bleach ou One Piece). Mais ce qui fait leur succès réside sans nul doute sur une science inégalée de la rétention d'information et de l'usage sans modération du cliffhanger. Ainsi, l'action avance lentement, tout est basé sur le suspense, le spectateur est maintenu délibérément dans une situation de manque et si, par chance, l'action progresse, c'est dans la dernière minute, ce qui l'obligera à attendre fébrilement la diffusion prochaine pour avoir sa dose. Cette même recette appliquée aux séries a fait le succès de Prison break, Heroes ou, exemple du genre, Lost.
Reste qu'il est toujours possible de demander le beurre et l'argent du beurre.

Du raffinement dans la dose

Au dela de Naruto point de salut? Alors, jeune ado pré ou post pubère sache qu'il y a une vie après Shippūden. Et j'en veux pour preuve les trois courtes séries suivantes.

Shin'ichirō Watanabe aura sa place au panthéon des animateurs, même s'il venait à se retirer demain dans je ne sais quel ordre monastique prônant l'ermitage. A lui seul (ou presque) il a commis les deux meilleures (avis parfaitement subjectif et assumé) séries de ces dix dernières années à savoir Cowboy Bebop (1998 pour la série, 2001 pour le long, un chouïa en dessous de la série) et Samuraï Champloo. Un concept identique pour ces deux opus: des univers caractéristiques (space-opera pour Cowboy, et l'ère edo pour Samuraï), des personnages au premier abord archétypaux (Spike héros ténébreux, Faye la bimbo, le rebelle Mugen, l'intello Jin et la naïve Fuu), mais surtout une bande son à faire pleurer Quentin (tendance Jazz pour Cowboy, Hip-Hop pour Samuraï).
Mais à y regarder de plus près, on verra que les univers sont riches et les décors somptueux, les personnages, profonds et torturés, bien loin des caricatures qu'ils semblent devoir incarner au premier abord. Spéciale dédicace au Doc: regarde et pleure (avec de vrais morceaux de références historiques et culturelles dedans, 100% garanties sans tournesol sans OGM dans Samuraï)!

Coté musique, une série qui adopte Paranoid Android (Radiohead, faut-il le préciser) comme générique ne peut pas être foncièrement mauvaise. Mieux que cela, Ergo Proxy régalera les amateurs et les autres. De la SF de qualité (d'aucuns la qualifiant de cyberpunk, n'en déplaise au Doc), une histoire complexe, des personnages en quête d'identité, de la nuance et du gris dans la motivation des uns et des autres.

Affranchies du rythme imposé par une diffusion régulière et au long cours, ces trois séries ont sans doute bénéficié des moyens à la hauteur des ambitions de leurs réalisateurs. A défaut de d'être verbeux, je ferais court: faites-vous plaisir, c'est de la bonne!

Vous avez eu le beurre, l'argent du beurre, mais qu'en est-il du fondement de la crémière ?

Long fix garanti sans bad-trip

Durant l'été 1991 (ce qui ne me rajeunit pas), je faisais du tourisme chez un pote. Ses parents sont de sortie, et là, il me sort de son tiroir, une substance illicite en m'affirmant : « Goûte-moi ça, en quatorze ans de vie bien remplie, je n'ai jamais rien pris d'aussi planant ». S'en suit une grosse claque, pendant deux heures durant: on se rappelle tous de la première fois où on a vu Akira.
Mais plutôt que de vous parler des classiques (basiques, dirait le Doc ?) Akira, Ghost In The Shell, Tout-Miyazaki-loué-soit-le-Doc, j'aimerais attirer votre attention sur ce petit bijoux, Amer béton (Tekkon Kinkreet). Preuve que le manga n'a pas finit d'influencer le monde de l'animation, cet anime, adapté là encore d'un manga, est l'œuvre d'un américan Michael Arias (mais vivant tout de même au japon depuis plus de vingt ans). Décors à couper le souffle, personnages sauvages et attachants, design inédit: ce sera mon dernier conseil avant d'aller chevaucher le dragon.

Et le crémier dans tout ça?

Avis du département de lutte contre les drogues

L'univers du manga et de l'anime est riche et s'enrichit encore. Il n'a sans doute rien à envier aux comics américains ou à la BD franco-belge mais cette dernière gagnerait sans doute à s'inspirer de quelques méthodes nipponnes, pour le plus grand plaisir de nos mirettes. Et que vive la diversité, depuis Naruto jusqu'aux Triplettes, de Dragon Ball Z au Tengû Carré, de Ken à Persépolis, qu'on nous laisse le choix!


Addendum

J'en ai rêvé, ils l'ont fait! Issac, le Chat et les autres en animation: quelques infos http://www.bodoi.info/news/2009-05-22/isaac-le-pirate-en-long-metrage-anime/16613!
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Re: Mangamania DVD

Messagepar Gaibli » 25 mai 2010 à 00:58

Que... Hein? Non... Attend...

(...)

Une interprétation sérieuse et pertinente du phénomène qu'est la japanimation? Basée en partie sur la collection manga mania dvd? Par un non-initié en plus? Alors... Je peux oublier youtube et sa masse informe et gigantesque de dégénérés obtus? facebook et mes 3214 faux-amis? Manga-quebec et ses critiques nunuches d'amateurs? Non arrêêêêêêêêêêêêêêêtes.... Ah ouais. Ben si. Cool. Je désespérais, mais si. C'est possible. En plus l'article va même plus loin et aborde les œuvres hors collection? Wow. Impressionnant. Quoi? L'ensemble du blog touche à tout ce qui est culturel de loin ou de près? o_O Putain... J'en viendrais presque à oublier mon arrogance naturelle. Bon justifiée aussi, tellement le niveau est bas partout où on passe. Où alors je cherches très mal. (mouais...).

Bon, tout ça pour dire que je connaissais pas du tout ce blog, et que le travail réalisé est très sérieux.

J'étais content de voire apparaître le sacrosaint "Neon genesis Evangelion : Death and Rebirth" dans ta liste de recommandation, le très précieux ghost in the shell évidemment. Je regrette un peu l'absence de Ninja Scroll, peut-être le seul Film d'animation de ce niveau des années 80 (Perso j'ai toujours recherché un égal à ce film dans les films d'animation de cette période , mais j'ai jamais trouvé, et je suis même tombé sur des p***in de bouses, même dans la filmographie de l'auteur) niveau fluidité d'animation, maturité du scénar ambiance méga brutale, qui lui valu le surnom de "western samouraï". Wind of amnesia, moche mais intéressant (presque philosophique). Akira évidemment, qui me parait presque mieux que le manga, qui traîne un peu en longueur, défaut corrigé par la série, plutôt courte et synthétique, même si évidemment 75% de l'œuvre originale passe à la trappe. Un petit "concours de la plus grosse bouse" n'aurait pas été de trop, entre giant robo qui ne réussit même pas à amener de fin (Sis! y'a pas de fin! le dénouement est tellement baclé qu'on ne voit même pas le boss final!!! Non, je dis ça pour éviter à d'éventuels intéressés de perdre leur temps inutilement, sauf s'ils veulent se taper une bonne poilade) ni à captiver l'attention (la Sainte Pontificale Gainax en est opurtant l'auteur!), ou encore le génial Guyver, capable de rivaliser avec la pire des séries NRJ12. Les lupins (Goodbye lady liberty) sont pas à jeter. Bon ça juste mon petit avis c'tout.

Bonne continuation en tout cas, je promets de repasser, surtout que visiblement il y même un magazine que l'on peut acheter sur le site. Le n°26 parait super cool. (drugs trip)

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