[Série TV] Occupied, d'après Jo Nesbo

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Thomas Day
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[Série TV] Occupied, d'après Jo Nesbo

Messagepar Thomas Day » 20 novembre 2015 à 08:42

La fiche IMDB

Après avoir inauguré la première centrale au Thorium qui va permettre à la Norvège de sortir définitivement de l'ère du pétrole, le premier ministre est kidnappé par des Russes. Dans l'hélicoptère qui l'éloigne de la centrale, on le met en relation avec de hauts dignitaires de la Communauté Européenne qui l'informent que le pétrole va de nouveau couler à flots en Norvège de gré ou de force.
Une fois le premier ministre relâché au milieu de nulle part, les Russes occupent des plateformes au large du pays et s'installent à Oslo.

J'ai regardé les deux premiers épisodes hier soir sur Arte et le moins que je puisse dire c'est que je n'ai pas été convaincu. Tout est affreusement cheap. La Norvège semble gouvernée par trois personnes. Le scénario est très fabriqué. Par exemple, le journaliste est toujours là où il faut au bon moment. Les personnages sont à peine esquissés... Mon incrédulité n'a pas arrivé à se suspendre : l'Europe qui demande à la Russie d'intervenir en Norvège. Crise énergétique majeure ou pas, cette hypothèse de départ semble peu probable. Il se sera passé quelque chose en Chine ou en Inde bien avant que l'Europe tire la langue à ce point.

J'hésite à regarder la suite.

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JFS
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Re: [Série TV] Occupied, d'après Jo Nesbo

Messagepar JFS » 29 novembre 2017 à 14:15

Je viens de terminer la saison 1, et j'ai plutôt bien aimé. Les défauts que pointe Thomas Day sont effectivement là, mais ça ne me paraît pas rédhibitoire. L'équipe gouvernementale est en effet réduite, mais on peut l'accepter comme une licence pour resserrer l'intrigue autour de quelques personnages, et puis ça donne l'impression de dirigeants plus proches du citoyen lambda, et c'est comme ça que j'imagine (à tort ou à raison) le rapport entre la politique et le peuple dans les pays scandinaves. Le scénario progresse parfois à coups de grosses coïncidences, mais ça passe avec un peu d'indulgence. Et si la géopolitique semble oublier une grande partie du monde, on peut accepter que l'intrigue se concentre uniquement sur la question de l'Europe, la Russie et les USA ; avec ces seuls protagonistes, elle brasse déjà beaucoup d'aspects : l'impuissance de l'Union européenne, le problème de la transition énergétique dans une économie mondialisée, le positionnement ambiguë de l'Europe face à la Russie, la place croissante de cette dernière sur la scène internationale, le non-interventionisme américain...
Ce qui m'a plu dans cette série, c'est qu'elle décrit une occupation en mode "soft". Je m'attendais à quelque chose plein d'action et un affrontement entre méchants Russes et gentils résistants, mais c'est beaucoup plus subtil que ça. Occupied montre des Russes qui prennent le pouvoir petit à petit dans un pays où le gouvernement, pas toujours bien inspiré, essaie de ménager la chèvre et le chou, de défendre sa souveraineté tout en évitant un conflit dont il ne peut pas sortir vainqueur. Tout se joue sur la frontière floue qui existe entre une ingérence un peu forte d'un voisin puissant et une réelle occupation militaire.
Face à cette situation ambiguë, les différents personnages (policiers, journalistes, magistrats, patronne de petite entreprise...) ont des réactions variées, jamais simples. On n'est pas dans un diptyque manichéen collaboration ou résistance, mais dans des attitudes plus réalistes où se mélangent les grands principes (liberté, démocratie...), l'opportunisme, les erreurs de jugement, la peur pour soi ou pour sa famille, les considérations sur le patriotisme, l'écologie... Ainsi, de nombreux personnages paraissent d'abord lâches ou cupides avant de se révéler héroïques, d'autres qu'on voyait au début comme uniquement positifs deviennent plus complexes, se trompent, changent de bord. La série montre aussi très bien comment, selon le point de vue adopté, un même individu peut être considéré comme un résistant ou un terroriste.
Signalons pour terminer que, malgré des moyens un peu limités, la série est bien construite et offre de bons moments de tensions, des cliffhangers et des twists dans le scénario qui font qu'une fois accroché, on regarde les dix épisodes avec beaucoup de plaisir.
Jean-François.

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