[Série] The City and the City
Re: [Série] The City and the City
Vu : c'était pas mal. Pas sans défauts, mais ça m'a paru une assez bonne adaptation du roman de China Miéville.
L'idée de deux villes imbriquées choisissant délibérément de s'ignorer (i.e. de s'éviser et de s'inouïr) est excellente ; la gageure était de rendre cela sous forme visuelle. La mini-série opte pour deux ambiances différentes, afin de rendre plus évidente la différence entre les deux villes : des tons ocres sales pour Beszel, populeuse et fouillie ; des tons rouges et bleutés pour Ul Qoma, plus avancée. Et pour rendre le fait d'éviser l'autre ville : du flou, tout simplement. Les acteurs en font parfois des caisses, à grimacer pour signifier qu'ils ont failli voir l'autre ville, mais bon…
En revanche, un point m'a paru vraiment raté : Beszel est montrée comme une ville rappelant l'Europe centrale, genre un condensé de Varsovie/Prague/Budapest/Bucarest, avec des cářāčťèȑeš ȁccȅňtȕěs partout… sauf que c'est écrit en anglais (enfin, en äńgłāíș). Bon sang, ça n'a pas le moindre sens. Pour Ul Qoma, la graphie des caractères est non-latine — on dirait fortement géorgien.
Les acteur sont corrects. David Morissey fait le job dans le rôle de l'inspecteur Tyador Borlu, mais Mandeep Dhillon, dans le rôle de Lisbyet Corwi, lui vole la vedette dans les scènes où elle apparaît.
La série gagne en puissance au fil des trois premiers épisodes, quand l'enquête sur la mort d'une jeune femme — le corps est trouvé à Beszel mais tout indique que le meurtre a eu lieu à Ul Qoma — se double d'une quête sur Orciny, hypothétique troisième ville cachée entre Beszel et Ul Qoma. Ça retombe comme un soufflé dans le dernier épisode — mais si mes souvenirs ne me trompent pas, c'était déjà comme ça dans le roman : The City and the City est et reste une enquête policière. L'avant-dernière scène (Borlu fait une EMI) se fourvoie dans le ridicule. En fin de compte, il s'agissait juste pour l'inspecteur de comprendre les circonstances de la mort de sa femme (jouée par Lara Pulver, qui manque un peu de présence).
L'idée de deux villes imbriquées choisissant délibérément de s'ignorer (i.e. de s'éviser et de s'inouïr) est excellente ; la gageure était de rendre cela sous forme visuelle. La mini-série opte pour deux ambiances différentes, afin de rendre plus évidente la différence entre les deux villes : des tons ocres sales pour Beszel, populeuse et fouillie ; des tons rouges et bleutés pour Ul Qoma, plus avancée. Et pour rendre le fait d'éviser l'autre ville : du flou, tout simplement. Les acteurs en font parfois des caisses, à grimacer pour signifier qu'ils ont failli voir l'autre ville, mais bon…
En revanche, un point m'a paru vraiment raté : Beszel est montrée comme une ville rappelant l'Europe centrale, genre un condensé de Varsovie/Prague/Budapest/Bucarest, avec des cářāčťèȑeš ȁccȅňtȕěs partout… sauf que c'est écrit en anglais (enfin, en äńgłāíș). Bon sang, ça n'a pas le moindre sens. Pour Ul Qoma, la graphie des caractères est non-latine — on dirait fortement géorgien.
Les acteur sont corrects. David Morissey fait le job dans le rôle de l'inspecteur Tyador Borlu, mais Mandeep Dhillon, dans le rôle de Lisbyet Corwi, lui vole la vedette dans les scènes où elle apparaît.
La série gagne en puissance au fil des trois premiers épisodes, quand l'enquête sur la mort d'une jeune femme — le corps est trouvé à Beszel mais tout indique que le meurtre a eu lieu à Ul Qoma — se double d'une quête sur Orciny, hypothétique troisième ville cachée entre Beszel et Ul Qoma. Ça retombe comme un soufflé dans le dernier épisode — mais si mes souvenirs ne me trompent pas, c'était déjà comme ça dans le roman : The City and the City est et reste une enquête policière. L'avant-dernière scène (Borlu fait une EMI) se fourvoie dans le ridicule. En fin de compte, il s'agissait juste pour l'inspecteur de comprendre les circonstances de la mort de sa femme (jouée par Lara Pulver, qui manque un peu de présence).
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Re: [Série] The City and the City
Un peu du même avis qu'Erwann.
A noter que j'ai vu les deux premiers épisodes au Festival Series Mania de Lille et que j'ai pu poser quelques questions à Tony Grisoni qui était présent.
Il a dit que l'idée de la femme de Borlù, c'était lui qui l'avait eu et que ça avait bien plu à Miéville car à la base, The City and The City était une nouvelle à la Roméo et Juliette. Il a également dit que Miéville avait été assez content du rendu final et qu'un jour, il aimerait adapter autre chose du Britannique.
A noter que j'ai vu les deux premiers épisodes au Festival Series Mania de Lille et que j'ai pu poser quelques questions à Tony Grisoni qui était présent.
Il a dit que l'idée de la femme de Borlù, c'était lui qui l'avait eu et que ça avait bien plu à Miéville car à la base, The City and The City était une nouvelle à la Roméo et Juliette. Il a également dit que Miéville avait été assez content du rendu final et qu'un jour, il aimerait adapter autre chose du Britannique.
Re: [Série] The City and the City
Moins emballé que vous, le choix d'un flou hideux pour représenter "l'évision" (?) ne m'a pas convaincu du tout, du coup je suis resté insensible à l'histoire (alors que j'avais plutôt apprécié le roman).
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Re: [Série] The City and the City
Après je me suis posé la question mais...je vois pas comment rendre la chose autrement...C'est tellement abstrait comme idée...
Re: [Série] The City and the City
Ce qu est fort dans le roman c'est la capacité qu'à China Mieville a décrire l'aporie mentale que provoque un tel effort de se refuser à voir quelque chose qui est sous vos yeux, l'asservissement intellectuel et les risques qu'il faut prendre pour s'en détacher... La métaphore avec Berlin était tellement évidente et "l'évisement " était une belle trouvaille littéraire pour décrire l'acceptation de l'asservissement individualisé, force des dictatures.
En ne jouant que l'effet visuel (une moitié de la ville ressemblant à une ville rétrograde de l'ancien bloc soviétique et l'autre étant beaucoup plus moderne) et utilisant ce flou (objectivant ainsi ce qui est un effort individuel de chacun sous la pression collective ce qui est le propre de toute police de la pensée ) le réalisateur perd ce qui faisait la qualité première du roman.
Après visuellement je reconnais que le challenge était de taille pour décrire un état mental... peut-être que parfois les bonnes idées ne font pas de bons films.
En ne jouant que l'effet visuel (une moitié de la ville ressemblant à une ville rétrograde de l'ancien bloc soviétique et l'autre étant beaucoup plus moderne) et utilisant ce flou (objectivant ainsi ce qui est un effort individuel de chacun sous la pression collective ce qui est le propre de toute police de la pensée ) le réalisateur perd ce qui faisait la qualité première du roman.
Après visuellement je reconnais que le challenge était de taille pour décrire un état mental... peut-être que parfois les bonnes idées ne font pas de bons films.
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