Inculte de moi, qui ne découvre que maintenant Hiroshi Hirata, et un peu au pif... Mais quelle baffe !
Le thème de ce volume est la pratique consistant pour les samouraïs à demander qu'on les épargne, sur le champ de bataille, en échange d'une sorte de reconnaissance de dette - pratique qui dégénère très vite, avant même de susciter la profession de "recouvreurs de vies humaines", qui errent de par le Japon pour obtenir paiement des tireurs au profit des preneurs...
C'est un chef-d'oeuvre : le propos, s'il est moral, est aussi d'une grande subtilité, dessinant un monde en nuances de gris, où l'on ne sait jamais au juste qui est digne d'estime. Le graphisme, virtuose, excelle autant dans le protocole étouffant des maisons nobles que dans la sècheresse et la violence ahurissantes des duels au sabre.
C'est vraiment brillant de bout en bout. L'éditeur a sacrément déconné du côté de la préface, mais, ce bémol mesquin mis à part, je fais plus que recommander...
Hop : Hiroshi HIRATA, L'Argent du déshonneur