Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar JDB » 13 juillet 2018 à 18:24

Mizutani a écrit :Je ne sais si quelqu'un a mentionné la disparition de la rubrique "dans les poches"

Ca fait un moment qu'elle a disparu. Et dans ce numéro, y a même pas "Infodéfonce et vracanews".
Feignasses!
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar Olivier Girard » 13 juillet 2018 à 19:31

Un numéro qui fait donc 196 pages (au lieu de 192). C'est rentré au chausse pied ; plus de place pour les news de fin. Désolé... Mais c'est une livraison un peu particulière, de toute façon.
Quant à "Dans les poches", oui, Pierre-Paul a souhaité arrêter sa rubrique. Je le regrette, mais c'est ainsi. Maintenant, si quelqu'un veut s'y coller, qu'il contacte la rédaction ; on devrait se débrouiller pour qu'il reçoive les bouquins gratos. ;-)
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar JDB » 13 juillet 2018 à 21:45

Olivier Girard a écrit :Un numéro qui fait donc 196 pages (au lieu de 192). C'est rentré au chausse pied ; plus de place pour les news de fin. Désolé... Mais c'est une livraison un peu particulière, de toute façon.
Quant à "Dans les poches", oui, Pierre-Paul a souhaité arrêter sa rubrique. Je le regrette, mais c'est ainsi. Maintenant, si quelqu'un veut s'y coller, qu'il contacte la rédaction ; on devrait se débrouiller pour qu'il reçoive les bouquins gratos. ;-)

Je déconnais, hein.
De toute façon, maintenant que tout le monde peut accéder aux critiques de livres parues dans Bifrost, soit par ce site soit par noosfere, la rubrique "Dans les poches" devient moins pertinente--enfin, c'est mon avis.
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar scifictif » 14 juillet 2018 à 21:30

(...) Fleuve Noir Anticipation qui nous fait temps défaut aujourd'hui (...)

Quoi, une crue de la Seine ? Encore ?
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar JDB » 15 juillet 2018 à 11:28

Toujours à propos de l'éditorial, un petit rapprochement:

Intéressante constatation de Michael Uslan (scénariste de comics, producteur exécutif du Batmande Tim Burton), parue dans le Los Angeles Times (inaccessible depuis la France) et rapportée sur le blog d'info SF File 770:

.
Uslan se souvient que les dirigeants de Marvel Comics lui avaient offert un repas somptueux après que Batmaneut ravivé l'intérêt des fans pour tous les comics, ce qui avait fait grimper les ventes de Marvel.

"C'est resté vrai pendant des années: les blockbusters de super-héros ont apporté de nouveaux lecteurs aux comics, mais ce n'est plus vrai aujourd'hui, déclare Uslan. Les plus grands succès cinématographiques ont sur les ventes un impact nul ou négligeable. Les films ne viennent pas au secours des comics: ils les remplacent. Je m'inquiète vraiment pour l'avenir des comics. Un média de divertissement qui n'arrive pas à toucher les nouvelles générations, eh bien, il a déjà un pied dans la tombe."

A méditer quand on se félicite du succès de la SF au cinéma et qu'on découvre les chiffres de ventes en librairie.
C'est ce qu'on appelle un changement de paradigme, non?

JDB
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire » 15 juillet 2018 à 16:45

JDB a écrit :A méditer quand on se félicite du succès de la SF au cinéma et qu'on découvre les chiffres de ventes en librairie.
C'est ce qu'on appelle un changement de paradigme, non?
JDB


Oui et non, ce n'est pas si simple que ça.
On en a parlé avec Olivier la dernière fois que nous nous sommes vus, séparés par une table de ping-pong. La façon dont est calculé le CA de l'imaginaire (en livre) n'est pas satisfaisante, notamment vu le changement des habitudes de consommation du livre / des lecteurs.
Personne ne compte le numérique (aucune chiffre de la concurrence n'est dispo, contrairement à GFK pour le livre physique). Ce "mépris" de la vente numérique va très loin ; par exemple chez Albin, il n'entre pas dans le calcul du prix de vente des ouvrages, sauf que si vous vendez 4% ou 10% de livres numériques, l'impact n'est pas du tout le même. Et même à 4%, ça a un impact positif sur le prix de vente unitaire théorique.
Personne n'inclue les crowfunding, de plus en plus présents. Quand 400 000 euros quittent le circuit de la librairie pour un crowfunding de livres d'imaginaires, c'est 400 000 euros en moins dans le CA du livre d'imaginaire. Mais ils ont été dépensés pour de l'imaginaire.
Personne n'inclue les salons, dans le sens que les livres vendus en direct sur les salons ne rentrent pas dans les stats, or certains auteurs/ petite maisons d'édition vendent beaucoup en salon, et certains accumulent les déplacements. Ca a toujours existé, mais doublé aux réseaux sociaux, ce n'est plus marginal en matière de CA. D'autant plus que les salons deviennent des RDV très forts autour de l'imaginaire.
Et évidemment tout le monde oublie la montée en puissance du livre audio, y compris sur l'imaginaire.

Sans parler d'un autre phénomène qui n'a rien de nouveau, l'imaginaire pas référencé en rayon spé, mais acheté par les lecteurs d'imaginaire. Je pense à L'âme des horloges de David Mitchell, par exemple, qui a séduit beaucoup de lecteurs d'imaginaire et n'est pas statistiquement considéré comme un livre d'imaginaire. Certains d'Actes Sud qui relèvent de l'imaginaire ne rentrent pas dans les stats du genre, car ils ne sont pas publiés en exo-fiction, mais en littérature étrangère. C'est le "référencement" qui fait tout. Le Margaret Atwood (qui se vend par brouettes à cause de la série), le 1984 (merci Trump !) sont référencés en littérature étrangère, j'imagine qu'il en est de même pour les intégrales Majipoor chez Robert Laffont.
Je fais le tour des libraires en ce moment (avec ou sans repré). Dans une librairie, la patronne me dit "le Dewdney [L'enfant de poussière], on l'a mis en littérature ; il se vend mieux que dans le rayon SF."
Une autre : "J'ai énormément de gens qui me demandent "quelque chose comme La horde du Contrevent", je ne sais pas quoi leur proposer."
A Traversées, dans le cinquième, les Une heure lumière sont en vitrine, avec la sélection de l'été. La librairie Anabelle me dit "j'adore Bifrost", sans savoir que je collabore à la revue.

Les libraires avec qui je discute me parlent plutôt de rayons qui "remontent", "repartent, vis à vis de 2017", "en progression", voire " en forte progression", etc.
Par contre, la plupart me disent : "faudrait venir présenter votre collection aux lecteurs, ça serait bien". Il y a une forte demande d'animation / de pédagogie autour de ce rayon. Le mois de l'imaginaire sera parfait pour ça.

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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar Rémi » 18 juillet 2018 à 04:56

Reçu, et lu en grande partie faute à un bébé qui a décidé que dormir la nuit, c'est has been.

Edito très intéressant. De mon point de vue de libraire, je découvre un monde : celui des rachats de droit qui s'envolent pour des ventes qui marquent le pas (euphémisme).

Au niveau des nouvelles, j'ai trouvé celle de Jean Baret très foutraque (c'est un compliment), mais un peu maladroite au niveau des dialogues.
Plus embarassant pour moi, celle de Ken Liu ressemble à un brouillon de travail...

En regardant la converture, je pensais avoir un dossier sur la revue Fictions.

Cahier critique épatant, comme d'habitude. Délicieusement perfide pour les revues, merveilleusement fouillée pour les romans.
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar Rémi » 18 juillet 2018 à 05:01

Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :
Je fais le tour des libraires en ce moment (avec ou sans repré). Dans une librairie, la patronne me dit "le Dewdney [L'enfant de poussière], on l'a mis en littérature ; il se vend mieux que dans le rayon SF."
Une autre : "J'ai énormément de gens qui me demandent "quelque chose comme La horde du Contrevent", je ne sais pas quoi leur proposer."


Je me joins tout à fait aux deux remarques de mes confrères :

- Nous avons laissé traîné L'homme qui mit fin à l'histoire dans le rayon de littérature général, profitant d'une couverture pas trop marquée SF pure et dure, avec succès. Les productions SFFF gagneraient je pense à être moins marquée "lectorat pure SF" (quand le contenu d'y prête), un peu comme le polar dont les frontières se brouillent avec la littérature général (pas seulement en terme de contenu, et de maquette/couv/etc).

- Le niveau des auteurs français est, globalement, assez consternant. Mais c'est normal : 20 ans de crise du lectorat SF, ça ne peut pas donner de génération dorée : peu de lecteurs, peu d'auteurs à la fin. Alors à ceux qui veulent du Damasioïde, je me retrouve comme deux ronds de flan, comme ma consoeur.
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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire » 18 juillet 2018 à 06:30

Rémi a écrit :- Le niveau des auteurs français est, globalement, assez consternant. Mais c'est normal : 20 ans de crise du lectorat SF, ça ne peut pas donner de génération dorée : peu de lecteurs, peu d'auteurs à la fin. Alors à ceux qui veulent du Damasioïde, je me retrouve comme deux ronds de flan, comme ma consoeur.


Mon analyse sur le succès de Damasio qui me semble partiellement corroboré par le succès de Latium (100 ex du tome 1 dans une petite librairie d'imaginaire, l'Imaginaute à Tours, ça m'a quand même soufflé), c'est qu'il y a un lectorat très intéressé (et probablement en jachère) autour de la collision de l'imaginaire épique (je n'ai pas trouvé de meilleur adjectif) et de la philosophie / les sciences humaines très poussées.

J'ai une collègue de travail (aux sciences humaines) qui est venue me voire après ma présentation d'Anatèm à l'ensemble de la maison et qui m'a demandé si c'était "poussé". En ajoutant : "j'en lis jamais, mais j'ai lu La Horde du contrevent, et Dune quand j'étais jeune et si c'est "poussé", je vais le lire".

Il y a un an ou deux, j'étais encore chez Denoël, j'ai lu un livre d'Adam Roberts The thing itself, qui mélange SF et Kant. J'ai trouvé ça génial. A mon sens, il y a un vrai lectorat que ça pourrait intéresser. Le Summerland de Rajaniemi (critiqué par Gromovar, Apophis et L'épaule d'Orion, me semble-t-il) entre aussi dans cette catégorie du "poussé". Ce sont deux conseils de lecture en anglais, mais ces titres devraient normalement être traduits.

Ken Liu, L'homme qui mit fin à l'histoire, c'est un peu ça aussi.

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Re: Bifrost n° 91 : spécial fictions (juillet 2018)

Messagepar Razheem L'insensé » 18 juillet 2018 à 13:02

Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :Il y a un an ou deux, j'étais encore chez Denoël, j'ai lu un livre d'Adam Roberts The thing itself, qui mélange SF et Kant. J'ai trouvé ça génial.

GD


Alors là, je plussoie. J'ai trouvé ce roman absolument brillant et remarquable. De là à le voir traduit par contre...

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