ZRK a écrit :Je regrette parfois le trop plein d'ambitions qu'on nous force à avoir dans cette société : il faut évoluer, il faut viser haut, il faut être publié, il faut être number one...
ZRK a écrit :Et je pense qu'on a confondu être publié avec, tout simplement, "partager" ses textes car oui, on partage souvent nos écrits. Mais on ne vise pas tous la publication.
Ah, je commence à discerner avec plus de précision l'un de nos points de divergences : ce que tu appelles « vouloir être publié », je l'appelle « vouloir être lu ». Vouloir dire à d'autres ce que je pense, partager mes réflexions, comme tu dis.
Jusqu'ici, le moyen le plus efficace pour ce faire, c'est être publié. Donc diffusé.
Certes, internet a changé la donne (et c'est loin d’être fini). J'ai entendu parler quelque part ici de « horde de blogueurs ». Et je ne parle même pas de la seule auto-publication littéraire qui a dû exploser. Des personnes qui publient pour diverses raisons qui ne me regardent pas (même si je peux avoir un avis personnel sur ces raisons lorsque je les distingue).
Non, je ne pense pas que vouloir être publié (vouloir publier tout court, d’ailleurs) implique forcément l'ambition du succès.
Perso, j'ai un blog. Volontairement asthmatique, je n'y parle que de ce que j'aime et uniquement lorsque je n'ai pas la flemme.
Je veux être lu. But principal : dire ce que je pense d'un disque ou d'un livre lorsque j'estime qu'il est très bon. Accessoirement, me rendre intéressant (comme maintenant, à l'heure ou je vais publier ceci).
Le second ne fonctionne pas bien, même si j'ai obtenu de très rares mais très intéressantes et surprenantes interventions.
Mais publier professionnellement, c'est avoir l'assurance d'être lu par beaucoup de monde (le chauve en chef doit avoir plein d'arguments pour s'inscrire en faux sur ce point précis, tout est relatif).
Ce serait dommage que le sujet parte en vrille, je le trouve intéressant. Et, au risque de me tromper, j'aime penser que dame Le Guin lirait cela avec curiosité, probablement un sourire aux coins des lèvres.
Que pense-t-elle de la quête du succès, cette dame ? Comme j'ai cru comprendre qu'elle préférait qu'on prononce son nom à la française, peut-être l'idée lui a-t-elle traversé l'esprit ?
Je suis content, j'ai un nouvel alibi pour refourguer l'excellent avant-propos de Ken Liu à La Ménagerie de papier.
(Vous allez rire : j'ai perdu mon exemplaire...)
Je ne pense pas que la motivation de ce type soit le succès mais la simple satisfaction « d'avoir l'impression d'être compris », dans une autre langue, à l'autre bout de la planète. Par un autre esprit ! Joie !
Il est lisible dans son intégralité ici (bouton cyan sous la couve).
Ne me remerciez pas, le plaisir est entièrement pour moi.