Sur
le fil consacré à La Justice de l'Ancillaire, Thomas Day dit que les Corey se vendent. Du coup, je m'aperçois que je n'ai jamais donné mon avis suite à ma lecture du premier tome.
En SF, c'est finalement dans les gros space-opéras (Hypérion, Bujold, ...) que je prends le plus plaisir, même quand il s'agit de simples page-turner (Peter F Hamilton). Du coup, un gros machin du genre, surtout publié par Acte Sud (j'avais encore quelques espoirs quand à la qualité de la collection Exofictions), m'a sérieusement fait de l’œil.
Ça lorgne justement très fortement du côté de Peter Hamilton : une humanité dans un futur modérément lointain ayant commencée à coloniser l'espace proche (ici le système solaire), on taira l'histoire de cette expansion (ça évite de trop se prendre la tête et de dire des conneries) ; le héro (un homme, forcément - mais il y a aussi de la girl-kick-ass) est cool, libre et un peu dans la merde ; arrive un gros machin incompréhensible avec un peu d’horreur dont le héro prend conscience avant tout le monde, mais avant la fin toute l'humanité flippera et on aura levé au moins un gros complot ; penser à utiliser plusieurs intrigues qui finiront pas se rejoindre.
Pour continuer la comparaison avec Hamilton, parce que franchement les auteurs la cherche : Corey marque un point sur Hamilton en ne développant que deux intrigues / point de vue qui se rejoignent relativement rapidement. Là où Hamilton fait décrocher pas mal de lecteurs en se dispersant trop, Corey est nettement plus efficace. Au niveau de l'intrigue (ça marche, on veut savoir) et du style (du quoi ?), match nul. Pour le reste, avantage Hamilton. Les personnages de Corey sont un peu plus caricaturaux et agaçants que ceux de Hamilton. Là ou Corey pèche sérieusement, c'est sur le rythme. Ça marche très bien sur la première moitié, puis ça s'essouffle sérieusement. Les enjeux ne se renouvellent pas, les scènes d'action sont tellement répétitives que Corey se met à recourir massivement à l'ellipse, il n'y quasiment pas de montée en tension.
Bilan : autant lire Hamilton, il a plus de talent/métier. Après, quand on a épuisé le filon, ça peut faire l'affaire. Je me frotterai probablement au deuxième tome, s'il est comme le premier ça fait au moins 300 pages très sympas.
PS : rmd disait que ça aurait pu être écrit il y a 30 ans. Pas d'accord, pour moi ce bouquin ressort clairement de "l'esthétique" NSO.
PPS : G. Martin est sympa avec ses collaborateurs, c'est bien.
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