Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

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efelle
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar efelle » 28 juillet 2009 à 08:32

Un tome qui termine agréablement la série sans arriver toutefois au niveau du merveilleux Chagrin d'Odin le Goth, un très bon moment.
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Clément
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar Clément » 04 août 2009 à 01:18

Si Le Bouclier du temps reprend bon nombre de thèmes abordés dans les précédentes nouvelles, Poul ANDERSON va toutefois plus loin dans sa démarche en s’intéressant, en toile de fond des trois histoires, ainsi que dans les trois chapitres de transition, aux personnalités de Manse Everard et de Wanda Tamberly, ainsi qu’à leurs relations. (...) Le Bouclier du temps se pose finalement en œuvre tout à la fois érudite et divertissante. Elle apporte aussi au lecteur des éléments d’information sur la patrouille elle-même, ce qui le conduit à porter définitivement un regard émerveillé sur l’ensemble du cycle, tant celui-ci s’avère parfaitement construit, et non naïf comme la lecture des seules premières nouvelles pourrait lui donner à penser.


Quelques extraits tirés d'une critique à lire en entier ci-dessous :
http://arcanesfantasy.free.fr/spip.php?article642
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Gutboy
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar Gutboy » 21 août 2009 à 17:28

Ayé lu.
Bon, commençons par ce qui fache, le négatif:
Le saviez-vous? Le temps est suffisamment élastique pour qu'un petite violation soit résorbée d'elle-même sans conséquence historique. Dans certains cas de violation grave, la causalité n'opère plus sans pour autant créer de paradoxe: on peut tuer nos parents avant notre propre naissance, nous continuerons d'exister.

Est ce qu'on vous l'a dit? Le temps est suffisamment élastique pour qu'un petite violation soit résorbée d'elle-même sans conséquence historique. Dans certains cas de violation grave, la causalité n'opère plus sans pour autant créer de paradoxe: on peut tuer nos parents avant notre propre naissance, nous continuerons d'exister.

Voulez vous des précisions sur la nature du temps? Le temps est suffisamment élastique pour qu'un petite violation soit résorbée d'elle-même sans conséquence historique. Dans certains cas de violation grave, la causalité n'opère plus sans pour autant créer de paradoxe: on peut tuer nos parents avant notre propre naissance, nous continuerons d'exister.

Vous vous posez des questions? Le temps est suffisamment élastique pour qu'un petite violation soit résorbée d'elle-même sans conséquence historique. Dans certains cas de violation grave, la causalité n'opère plus sans pour autant créer de paradoxe: on peut tuer nos parents avant notre propre naissance, nous continuerons d'exister.

Ah, une explication en passant: Le temps est suffisamment élastique pour qu'un petite violation soit résorbée d'elle-même sans conséquence historique. Dans certains cas de violation grave, la causalité n'opère plus sans pour autant créer de paradoxe: on peut tuer nos parents avant notre propre naissance, nous continuerons d'exister.

C'est franchement énervant. Même en supposant que le lecteur lambda tombe par hasard sur ce roman ultime de La Patrouillle du Temps et que sa lecture du cycle débute là, c'est tellement répété qu'on a envie de hurler.

Un autre point qui m'a géné, dans la traduction cette fois, c'est le niveau de langage par moments heureusement très rares. Je vais caricaturer évidemment, mais de temps en temps dans le texte on est au niveau de "Zyva Banlieue raconte ses trips dans la Patrouille, respect total". J'ai du mal avec, par exemple: "Filer la pétoche", "Fringues de rechanges" ou "Blouson de rando". Pardon JDB, pas taper.
Evidemment je n'ai pas le texte original mais il y existe à mon avis des niveaux de langage différents entre l'anglais et le français. Niveaux qui ne coincident pas selon moi.
En anglais, utiliser le langage parlé dans un texte, ça "sonne familier". En français, ça sonne vulgaire. Pas le même rendu.
Bon c'est un choix de traduction et je suis sans doute le seul à tiquer pour ce genre de chose mais dans un texte aussi érudit que celui-ci, c'est étrangement déplacé. Pas taper JDB, pardon.

Enfin, il y a 120 pages très ennuyeuses. Toute la quatrième partie, Béringie, est pénible à lire. Dès le début on sait très exactement ce qui va se passer, et ça met 120 pages à arriver. Les Nous sont gentils et pacifiques. Wanda les aime. Arrivent des moins gentils et moins pacifiques qui s'imposent durement. Wanda ça lui plait pas, elle est triste et se demande ce qu'elle peut y faire.
Et ça continue quasiment en boucle. Les Nous sont gentils et pacifiques. Wanda les aime. Arrivent des moins gentils et moins pacifiques qui s'imposent durement. Wanda ça lui plait pas, elle est triste et se demande ce qu'elle peut y faire. Sinon, Les Nous sont gentils et pacifiques. Wanda les aime. Arrivent des moins gentils et moins pacifiques qui s'imposent durement. Wanda ça lui plait pas, elle est triste et se demande ce qu'elle peut y faire.
Et à la fin? Oh ben mince, on ne l'a pas vu venir, Wanda viole les règlements de la Patrouille.
Quelle surprise. Mais bon comme c'est Wanda, c'est pas très grave, hein. Vu que c'est une des héroines principales. Comme disait Dupontel en son temps "Mais Stallone il peut pas être mort quand même, c'est son film". M'ouais.

Bon tout ça est à oublier devant la qualité du roman. C'est une merveille, un final en apothéose vraiment splendide. Le travail d'historien de Poul Anderson est vraiment au top de sa qualité, et nous avons de la SF de grand standing avec des variations temporelles, des nexus, de l'action et de l'intelligence, tout ça vécu au travers de personnages parfatis. Davantage que les scène d'actions, qui ne représentent en réalité que très peu de l'ensemble, Poul Anderson se livre à des réflexions profondes à la fois sur les petits changements qui font de grands effets et sur sa propre invention, le concept de nature du temps qui sous-tend tout le cycle (« le saviez-vous ? » et tout ça). Il raffine sa vision en apportant une richesse quasi infinie à son traitement. Chapeau bas, c’est du grand art.
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar JDB » 22 août 2009 à 07:42

Gutboy, merci pour cette critique argumentée.
Je réponds sur trois points :
-- la lourdeur occasionnelle de Poul Anderson lorsqu'il s'agit de rappeler le fonctionnement du temps : c'est un défaut connu, mais je n'allais pas sabrer dans le texte. Et puis, cela rend celui-ci accessible même au lecteur débutant, non ? (pas taper)
-- le problème des niveaux de langage : les exemples que tu cites sont tous relatifs au personnage de Wanda. N'oublions pas qu'elle est jeune et qu'elle est née dans les années 60 ; j'ai donc cherché à lui donner un parler à la fois familier et un rien désuet par rapport au "djeun" d'aujourd'hui. Cette caractérisation était très sensible dans le texte original de "L'Année de la rançon" et s'atténuait dans The Shield of Time. Je maintiens mon choix.
-- pour ce qui est de la pénibilité supposée de "Béringie", je ne suis bien évidemment pas d'accord. Il s'agit à mon sens du coeur même du roman, et ce pour plusieurs raisons : la relation des "Nous" par rapport aux intrus est celle de l'enfance par rapport au début de l'âge adulte (Mauméjean souligne dans sa postface que les intrus possèdent la conscience du temps alors que les Nous vivent dans un éternel présent) ; la crise qui survient est tout simplement la fin de l'innocence, étape que doit franchir Wanda pour progresser vers la maturité ; mais cette évolution ne s'accompagne pas nécessairement d'un renoncement à toute émotion (sinon, Wanda deviendrait semblable à Corwin). Comme à son habitude, Anderson a tissé tout un réseau de correspondances entre l'individu (Wanda/Corwin), la société (les Nous/les intrus) et la planète (la disparition annoncée de la Béringie, les grandes migrations, la fin annoncée de l'ère glaciaire...).
C'est beaucoup moins simple que l'histoire de bons et de méchants que tu restitues.
Amitiés,
JDB
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar Gutboy » 22 août 2009 à 10:27

Hello JDB.
Sur les trois points:
- Evidemment d'accord avec toi, ce n'est pas le traducteur qui est en cause, mais l'auteur. Ou peut être plus exactement la construction du livre. Après tout nous sommes davantage en présence de trois longues nouvelles que d'un seul roman non?
- Oui, il n’y que moi que cela a fait tiquer visiblement. Sur-réaction épidermique en conséquence de ma trop longue fréquentation quotidienne de la ligne D du RER sur une trop longue période, sans doute…
- Là me voilà bien ennuyé parce que je suis d’accord avec toi, sur le fond qu’apporte cette partie. Pour préciser ce que j’ai voulu dire, je ne critiquais pas le fond. Ce que tu dis de cette partie est exact, simplement c’est tellement mal amené que cela semble artificiel. Anderson s’auto-spolie (pardon pour le terme) dès les premières pages. J’ai toujours eu du mal avec ça. Pour moi en tout cas, l’intérêt du message est totalement brouillé par la mauvaise qualité du transmetteur. Je ne sais pas, j’ai vraiment souffert à la lecture, en pensant toutes les 2-3 pages « OK c’est bon, tu l’amènes ton truc ». Il manque la surprise, le suspense. D’où sans doute une très grande déception de ma part.
En comparaison tout ce qui suit est vraiment une merveille, où Poul Anderson garde effectivement la pleine maitrise les trois aspects : inter-relations, suspense, Histoire.
Et quand il garde la maitrise des trois, c’est absolument génial. Impossible de lâcher le livre à partir de la cinquième partie !
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Messagepar JDB » 22 août 2009 à 19:29

Nous sommes donc d'accord sur l'essentiel.
Pour être tout à fait franc, je me souviens que "Béringie" m'avait un peu barbé à la première lecture. C'est en le traduisant que j'ai pris conscience de sa richesse -- autre aspect de celle-ci, les parallèles avec "Le Chagrin d'Odin le Goth" et "Stella Maris".
D'ailleurs, j'y pense à l'instant, cela constitue une trinité : dans "Le Chagrin", le Patrouilleur joue un rôle de père, dans "Stella Maris", la Patrouilleuse peut être assimilée à un figure maternelle, et ici, on a un genre de sororité...
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar RaphaëlG » 31 août 2009 à 09:31

Gutboy a écrit :Hello JDB.
Il manque la surprise, le suspense. D’où sans doute une très grande déception de ma part.


Bonjour à vous.

Juste une petite remarque à propos de cet échange, que j'ai trouvé très riche et bien argumenté, pour mon plus grand bonheur. Dans les tragédies classiques, on sait dès le début que cela va mal se terminer. On sait dès le début que tel personnage va mourir. Tout l'intérêt est la manière dont on va arriver à cette fin. Dans ce roman, Anderson ne veut pas nous surprendre, à mon sens, mais plutôt nous faire comprendre le cheminement de son personnage.
Maintenant, je suis d'accord avec Gutboy, j'ai aussi trouvé, par moments, qu'il prenait son temps.
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar Algernon » 02 juillet 2010 à 15:06

Le tome 2, le patrouilleur du temps, sortira au livre de poche en octobre avec une couverture de Manchu.

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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar Erwann » 02 juillet 2010 à 17:24

Algernon a écrit :Le tome 2, le patrouilleur du temps, sortira au livre de poche en octobre avec une couverture de Manchu.

Zut, moi qui rêvais d'une superbe illustration en 3D de Jackie Paternoster dans la continuité du tome 1…
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Re: Le Bouclier du temps, de Poul Anderson (juin 2009)

Messagepar JDB » 02 juillet 2010 à 19:20

Merci pour l'info, Algernon, et pour deux raisons :
1. Ca m'a permis de découvrir la superbe couverture de Manchu ;
2. Ca m'a permis de rappeler à Gérard Klein que je tenais à sa disposition une version légèrement réécrite de ma préface à La Patrouille du temps, qui n'avait pas été reprise dans l'édition de poche suite à un loupé. Je viens de la lui envoyer par e-mail, il y a des chances pour qu'elle figure dans le bouquin.
JDB
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