Messagepar Albumine Tagada » 29 avril 2025 à 12:15
De mon côté, j'ai trouvé le plan-séquence inutile et finalement très vain, et ce d'autant plus que l'effet de réel voulu est constamment sapé par les nécessités de ce type de tournage, où toutes les séquences s'enchaînent parfaitement et avec fluidité (une infirmière ou un avocat qui arrivent au comico 10 minutes après qu'on les ait appelés, sérieusement ?).
Ça reste le haut du panier, bien sûr, mais passé l'épisode 1 où la forme me semble fonctionner et impressionne vraiment, j'ai trouvé la suite d'autant plus ratée qu'à force de vouloir enfoncer le clou sur la réal (l'alerte incendie dans le collège, qui sert juste à montrer la virtuosité du projet, ou à l'inverse la relative tranquillité de l'épisode 3, sorte de revers prétentieux du précédent où la caméra se fait discrète comme pour hurler : "attention, hein, l'histoire et les acteurs avant tout !"), on en perd le fil sur le sujet, à savoir la bascule dans l'atroce due à l'exposition des ados (et, à travers eux, de leur famille) aux réseaux et au masculinisme.
L'épisode 2, notamment, se veut tellement cryptique dans ses "explications" (le fils du flic qui tance son père largué à demi-mots), encore une fois par effet de réel, que pas grand-chose n'imprime - en tout cas de mon point de vue. Harcèlement ? Masculinisme ? Les-méchants-rézos-sociaux ? On n'en saura finalement pas grand-chose, à part que ça détruit des vies, sinon des communautés sans jamais savoir pourquoi ni comment.
Au final, j'ai vraiment l'impression que c'est la formule Black Mirror des dernières années : un concept fort, de super acteurs, une réal soignée, mais tout qui s'écroule sous le poids d'une esbroufe monumentale. Et compte tenu de la gravité du sujet, je ne suis pas loin de trouver à tout ça un certain cynisme.
(Mais bon, j'admets un parti-pris généralement négatif contre les films-plans séquences, alors pas taper, hein^^)