Refuznik a écrit :Le problème principal je pense, c’est bien le refus de la grandeur, Scott a fait le choix de représenter Napoleon comme un simple général qui se berce d’illusion sur son destin et désamorce tout instant où la gloire peut apparaître. Il est symboliquement obligé de se mettre à hauteur de la momie d’un pharaon et lorsqu’il l’a touche, elle tombe pitoyablement sur le côté (joli parallèle avec la fin du film cela dit) quand il se sacre, la gêne de l’auditoire plombe l’ambiance, même si Scott applique ce procédé à tout les autres perso un peu grandiose (Louis 18 a 110 kg mdr, Robespierre lâche incapable de se suicider, ou le meilleur : Wellington, le regard hautain,depuis ses 2m, se cogne le crâne en passant une porte), tout semble bon à désamorcer la prestance de l’empereur sans pour autant en dire plus. Mise à part que tout les hommes sont mortels et médiocre, ce que j’ai bien du mal à approuver quand on parle d’un homme qui a fait l’histoire.
Sauf erreur de ma part, autant le poids de Louis XVIII que la lâcheté de Robespierre sont historiquement documentés.
Après,
Ridley Scott n'était pas forcément obligé en effet d'en tirer des effets comiques - voir à titre de comparaison
La Foire d'empoigne de
Jean Anouilh, qui valorise plutôt Louis XVIII par rapport à Napoléon (même si, à la création de la pièce, les 2 personnages étaient joués par le même acteur).
Après, plus que la "désacralisation" relevée par les chroniqueurs du
Figaro, ce qui me découragerait d'aller voir le film (déjà que je suis toujours dans ma période d'auto-bannissement des salles obscures ^_^), c'est que je vois mal l'intérêt qu'il y a à parler de Napoléon dans le monde actuel, en tout cas suivant ce prisme-là (et encore plus pour un Américain, quel que soit son degré d'admiration pour l'impérialisme, lol).
Ce que je veux dire, c'est que, par exemple, quand
Jean Renoir fait
Elena et les hommes, qui met en scène un avatar du général Boulanger, il y a un écho évident avec la vie politique de son temps (même si De Gaulle est alors à l'écart du pouvoir, le film a quand même été tourné juste après la mise en sommeil du RPF).
De même, quand
Brugeas & Herzet scénarisent leur BD sur
La Cagoule, ça peut éclairer notre époque, où contrairement aux années 30 (qui avaient une répartition semblable de l'échiquier électoral), les gens se désintéressent de la politique en raison d'institutions beaucoup trop stables, donc de l'impression que s'engager ne changera rien - dans les années 30, le gouvernement actuel serait déjà tombé depuis longtemps...
Aldaran a écrit :Blade Runner de mon côté.
Qui n'avait pas fait non plus une unanimité de ouf à l'époque de sa sortie.
Je dirais pareil, avec
Alien (ils tiennent encore le coup, alors que
Thelma & Louise me semble un peu trop ambigu). Après je suis loin d'avoir tout vu... Mon plus récent, ça doit être
Gladiator, et encore, par pure curiosité (et parce qu'on y entendait chanter
Lisa Gerrard, lol).