[noSF] Play it again Sam (1972) Herbert Ross

[Don Pedro]

... et écrit par Woody Allen. C'est adapté d'une pièce de théâtre qu'il avait lui même également écrite et même s'il n'est pas le réalisateur il peut maîtriser le film grâce aux producteurs qui lui sont fidèles.
Bon encore un flim qui mérite son gros pâté.

C'est l'histoire d'un critique de cinéma, Allan, qui est obsédé par la figure mythique d'Humphrey Bogart et du film culte Casablanca (de Michael Curtiz (1942)). Il est cependant l'exact opposé de l'acteur Hollywoodien assimilé à ses rôles et à ses accessoires (et au bourbon qu'il s'envoie sans broncher) et à son talent improbable pour "tomber les femmes": "Les nanas c'est simple, j'en connais aucune qui n'soit pas insensible à une baffe en travers la gueule ou à un pruneau dans l'buffet"... Humphrey est bien victime d'une parodie de ses diverses interprétations, d'ailleurs le film fait référence aussi au Faucon Maltais mais aussi au Grand Sommeil, des emprunts à des films de Wilder, Whyler, etc.

Pour l'histoire, la femme d'Allan le plaque et un couple d'amis (dont Diane Keaton) l'aident à rencontrer d'autres femmes. Allan est très maladroit, c'est de la blague potache au comique burlesque, des scènes à sketchs en passant par des répliques hyper poilantes. C'est très efficace, voir Woody se ridiculiser devant les damoiselles qu'il tente de séduire donne des scènes d'anthologie. C'est très jouissif également de voir la caricature d'Humphrey l'épauler dans son périple, dans sa course à la gazelle.

Sinon, on parlait de "Woody au musée" pour Intérieurs, voilà le super extrait du film, j'ai failli en tomber d'mon canap'.

PiaS est une référence, il a été érigé comme film emblématique des rapports intertextuels (caractéristique du cinéma contemporain, fin années 70,et 80's) au cinéma, à l'image de Gérard Genette qui consacre 3 pages au film dans son fameux Palimpseste, seul passage concernant le cinéma. C'est devenu une sorte de film théorique fétiche sans être expérimental, critique ou théorique mais tout simplement dans l'air du temps.

Et on s'en tape, me direz vous à juste titre, même si on voit pas les références on se fend la poire (moi je n'avais rien reconnu du tout,_ même si pour le Faucon Maltais c'est évident si on a un peu le film en tête _)

[Cachou]

(J'ai opté pour un autre hier soir)

J'adore l'extrait au musée, et me rends donc compte que j'ai pas mal oublié ce film... A revoir.

[Don Pedro]

Et la scène avec la première fille qu'on lui présente est très bonne aussi.

J'ai revu Casablanca, on ne dit jamais Play it again, mais des variantes du style Play it Sam, c'est Woody qui le play it again donc.

[Cachou]

Pas plus ri que ça en fait. Sympa, mais je n'ai pas accroché. Je me demande l'intérêt de faire réaliser ce film par un autre que Woody Allen, tout est calqué sur sa façon de faire dans la mise en scène...

[Don Pedro]

L'intérêt c'est qu'il est tellement impliqué dans le premier rôle qu'il ne peut pas tout faire et qu'il n'est peut être pas encore complètement assez à l'aise à la réal en 72 pour faire les deux.

Je n'ai pas le temps de m'étendre mais Allen avait fait un premier scénar qui reprenait assez bêtement sa pièce de théâtre (qui était aussi mise en scène par quelqu'un d'autre et qui convoquait des moyens cinématographiques).
Ross l'a poussé à écrire des transitions entre les scènes et à penser à des lieux différents (au lieu de seulement tourner dans l'appartement), à penser un peu plus cinématographique. Et il a multiplié les références et surtout c'est à lui que revient l'idée de la reprise plan par plan à la fin du film de l'extrait de la fin de Casablanca (et d'autres). Aussi, chaque apparition ou mise en scène d'un fantasme et bien introduit par la caméra. Ce n'est pas juste du théâtre filmé comme aiment le dire les gens, par contre on voit que c'est adapté d'une pièce de théâtre (éclatement d'un récit et morcellement du dialogue théâtral).

C'est fou moi me suis bien marré, et à chaque fois qu'il imite la virilité d'Humphrey en se regardant dans la glace le Woody je le trouve bluffant (et puis la scène avec Linda et Bogart sur le canap'...)