Gone girl, David Fincher (2014)

[T. D. R.]

Bien entendu, Thierry, je suis tout à fait d'accord!
D'ailleurs, loin de moi l'outrecuidance de prétendre qu'il est mauvais!!!
Je n'ai pas aimé The Social Network, ni Millenium, mais je ne dirai pas que ce sont de mauvais films!
Et si j'ai été déçu par les derniers Fincher, c'est surtout parce que je voue un quasi-culte aux trois premiers! (il ne se passe pas une année complète sans que je re-re-revoies Seven).
Et, comme chacun sait, un fan déçu est toujours plus méchant qu'un autre.

Idem pour moi quant à Seven. Et à chaque fois, je suis bluffé.

[Erwann]

Sauropside, inclus-tu Alien 3 dans les trois premiers Fincher ?
Pour ma part, j'avais été un peu déçu par The Game (mais je l'ai vu il y a longtemps, j'étais jeune et inculte), mais j'avais trouvé superbement poisseux son Alien 3 (mais je l'ai vu il y a longtemps, et j'étais encore plus jeune et inculte).
Quant à Se7en et Fight Club, oui, vénération totale aussi.

[Thomas Day]

Il y a dans Benjamin Button quelque chose qui me touche vers la fin, quand Brad Pitt (rajeuni par ordinateur), cherche le sens de la mort à Bénarès (Varanaçi). Le reste du film n'atteint pas cette beauté précise, mais cette scène est tellement belle...

J'ai été très agréablement surpris par The Social Network ; je ne suis pas sûr qu'on avait besoin d'un Fincher pour filmer ça, mais c'était vraiment intéressant (même, surtout ?, pour quelqu'un qui n'est quasiment jamais allé sur facebook).

Millenium m'a convaincu par moments (les deux scènes de viol sont... insoutenables) mais la fin dézingue un peu l'ensemble. Et puis j'ai regretté les acteurs de la série suédoise.

Enfin tout ça pour dire que j'attends Gone Girl avec intérêt. Car quand Fincher est bon, il est vraiment bon.

TD

[T. D. R.]

Enfin tout ça pour dire que j'attends Gone Girl avec intérêt. Car quand Fincher est bon, il est vraiment bon.TD

Ah! ça, c'est le moins qu'on puisse dire, oui. Pour moi, plus fort encore que Kubrick, parce que la caméra de Fincher est plus inquisitrice, plus "placée". Celle de Kubrick était plus "cadrée".

[John Shooter]

Sauropside, inclus-tu Alien 3 dans les trois premiers Fincher ?

Ah.
Là, c'est un autre problème: je suis un hardcore-fan-inconditionnel-à-200% d'Aliens le Retour. Donc, j'ai été bigrement déçu (euphémisme) par Alien 3, mais surtout par le scénario et la façon dont tout ce qu'il reste du 2 est liquidé au début du film (j'étais encore assez jeune, mais je reste furieusement inculte en ce qui concerne le cinéma...).
Cela dit, l'esthétique du film, oui, c'est indiscutable*.
Mais Seven est arrivé après et a tout atomisé. Fincher aurait pu commencer sa carrière avec Le Gendarme et les Gendarmettes que je lui aurais pardonné sans hésiter!

Mais ce qui me navre, c'est d'avoir oublié The Game..!!
Pas du même niveau, néanmoins il m'avait bluffé, aussi.

* Un de mes romans de SF préférés, probablement le seul que j'ai conservé de mon adolescence est Soupçons sur Hydra, d'Andrevon.
Peut-être pas son meilleur, peut-être même pas un bon roman, j'en sais rien mais je m'en fous: j'adore ce bouquin! Ne me demandez pas pourquoi, ça ne s'explique pas.
Quand j'ai lu ça, à 16 ans, je ne connaissais de la SF que les "Grands Anciens": Asimov, Bradbury, Van Vogt, etc... Là, avec SSH, j'ai découvert tout autre chose qui a "changé ma vie", en changeant mon approche de la lecture - et je ne lirais pas Baxter, Watts ou Egan en 2014 si je n'avais pas acheté Soupçons... un jour d'été de 1984.
Le rapport avec Fincher? (oui, parce que jusque là...) C'est l'ambiance du roman: cette humidité permanente, l'attente moite, poisseuse, sous un ciel toujours gris, désespéré et désespérant, ce flic désabusé qui mène une enquête improbable...
Ben voilà, Seven ou Alien 3 m'ont ramené à cette lecture d'un claquement de doigt.

[Erwann]

Alien 3, je l'ai vu âgé d'une douzaine d'années partiellement (l'Autorité parentale ayant décrété que non, pas pour moi), puis en entier un peu plus tard. Dans tous les cas, ça reste ma première rencontre avec l'univers d'Alien. J'ai vu, revu, rerevu Alien par la suite, Alien IV après, et Aliens le retour tout récemment… sans revoir Alien 3. Le dynamitage du film de Cameron, c'est peu dire que je ne l'ai pas perçu.
The Game, je m'attendais à être bluffé, mais l'ayant vu après Se7en et Fight Club, c'est tombé un peu à plat. Comme Panic Room, joli mais mineur.

[T. D. R.]

Alien 3, je l'ai vu âgé d'une douzaine d'années partiellement (l'Autorité parentale ayant décrété que non, pas pour moi), puis en entier un peu plus tard. Dans tous les cas, ça reste ma première rencontre avec l'univers d'Alien. J'ai vu, revu, rerevu Alien par la suite, Alien IV après, et Aliens le retour tout récemment… sans revoir Alien 3. Le dynamitage du film de Cameron, c'est peu dire que je ne l'ai pas perçu.
The Game, je m'attendais à être bluffé, mais l'ayant vu après Se7en et Fight Club, c'est tombé un peu à plat. Comme Panic Room, joli mais mineur.

The Game pèche par son scénario un peu... convenu, je trouve. Panic Room, je suis d'accord, mais, quand même, Fincher est l'un des seuls metteurs en scène capable de te rendre une architecture et sa géométrie d'une manière aussi "facile" et palpable.

[John Shooter]

Alien 3, je l'ai vu âgé d'une douzaine d'années partiellement (l'Autorité parentale ayant décrété que non, pas pour moi), puis en entier un peu plus tard. Dans tous les cas, ça reste ma première rencontre avec l'univers d'Alien.

Là, forcément, ça crée des liens.
Mon parcours est un peu similaire: j'ai vu Aliens à sa sortie, j'avais dix-huit ans et j'ai été scotché par ce cocktail qui collait pile à mes aspirations du moment: des gros flingues et des aliens! (avec Jeanette Goldstein en débardeur... Râaah!)
Pour moi, depuis, Alien 3 est coincé entre Aliens et le cultissime Jeunet.

Comme Panic Room, joli mais mineur.

Oui, mineur, voilà. Comme je dis de Spielberg sur certains films, il l'a tourné en chaussons.
Mais il y a Jodie Foster.
Et moi, j'aime bien Jodie Foster (même Flight Plan est regardable parce qu'il y a Jodie Foster).

Maintenant que j'y songe, je trouve des passerelles intéressantes entre certains films de Fincher (Seven, forcément) et les univers de M. Di Rollo - rien que dans le ressenti et l'ambiance. Ça ne m'avait jamais effleuré, auparavant..!

[T. D. R.]

Maintenant que j'y songe, je trouve des passerelles intéressantes entre certains films de Fincher (Seven, forcément) et les univers de M. Di Rollo - rien que dans le ressenti et l'ambiance. Ça ne m'avait jamais effleuré, auparavant..!

C'est me faire bien trop d'honneur, Sauropside (on se tutoie si tu le veux bien, on se croise et on se respecte depuis assez longtemps sur le forum pour cela). Même si je comprends ce que tu veux dire; mais bon, je n'ai pas le millième du génie de Fincher. Une chose est sûre: il y a trois films que j'ai vraiment "vécus" en allant les voir en salle: 2001, Blade Runner et Seven. En m'y rendant, je m'étais juré de ne rien manquer, pas même une seconde, de chacune de ces trois oeuvres, parce que je sentais que j'allais vivre une expérience artistique hors du commun. Une intuition basée sur le partage commun des mêmes univers, que l'on devine entre soi et d'autres. Comme si, en allant voir Seven, surtout Seven, je savais que je me sentirais chez moi.
C'est peut-être cela, les passerelles dont tu parles. Kubrick et Fincher m'ont énormément marqué. Maintenant, est-ce que j'ai pu rendre dans certains de mes romans la même épaisseur sombre que celle de Seven, Fight Club ou, dans une moindre mesure, Zodiac? Non, je ne pense pas. Certains jours, j'aimerais tellement le croire :-)

[Razheem L'insensé]

Tiens, moi je suis un intégriste d'Alien 3. Comme quoi, y'a des intégristes de tout et n'importe quoi ^^
Et celui qui touche à Se7en ou Fight Club, je lui arrache le poumon droit.
(Et j'adore Benjamin Button, je crois savoir de quelle scène parle Gilles mais je n'en suis pas sûr, c'est celle où sa fille lit sa lettre ?)
Et j'adore aussi Social Network, ou comment faire un film qui paraissait rasoir en le transcendant totalement et en dressant un instantané de la génération moderne-sociale.