Le scénario tient sur un ticket de métro. La société ConSec, spécialisée dans la sécurité mondiale, s'inquiète de la menace représentée par les scanners, des télépathes. Dotés de la capacité de sonder les esprits et d'influencer les gens, jusqu'à les pousser à s'entretuer, ces mutants pourraient s'ériger en maîtres du monde. Ce que semble faire l'un d'entre-eux, Darryl Revok, en n'hésitant pas à éliminer les siens s'ils ne le suivent pas. Le docteur Ruth utilise un scanner surpuissant pour infiltrer l'organisation de Revok et l'assassiner.
Avec ce film tourné en 1981, Cronenberg sort du milieu underground et accède à la notoriété. On se trouve dans le registre du thriller, mais pour autant le réalisateur canadien ne renonce pas à ses obsessions, notamment la transformation des corps, la malléabilité de la chair et la monstruosité qui en résulte. La séquence qui se déroule dans la galerie d'art illustre parfaitement ces centres d'intérêt.
Scanners est marqué par son époque, le début des années 1980. Pourtant, la tension psychologique reste toujours aussi forte. En dépit de quelques séquences gores (l'éclatement d'une tête et le duel final), le film joue sur l'économie des moyens et un sentiment d'inquiétude permanent.
Du côté de la distribution, Michael Ironside compose un personnage maléfique sans trop se forcer, Patrick McGoohan joue honorablement au savant dépassé par sa création, mais c'est surtout Stephen Lack qui emporte le morceau. Il brille par son interprétation inquiétante.
A noter, deux suites ont été réalisées par Christian Duguay. Je ne sais pas ce qu'elles valent.
