The Martian, Ridley Scott (2015)

[ubikD]

L'article de Télérama (journal scientifique bien connu) que tu cites me semble particulièrement mesquin et ressemble à un procès à charge.

J'aurais pu trouver des articles du même style sur d'autres supports. De plus, il s'agit de l'avis de scientifiques. On ne peut pas reprocher à Télérama (et à d'autres journaux) d'avoir interrogé des scientifiques sur la vraisemblance d'un film dont l'argument repose sur le réalisme.

Ce qui m'a plu dans le film, ce n'est pas que tout soit scientifiquement exact. C'est le fait que le scénario choisisse à chaque fois la recherche d'une solution basée sur une réflexion scientifique (même tordue pour les besoins d'assurer un peu le show) plutôt que sur le recours à un exploit physique, un geste héroïque..

C'est vrai. Bon, il faut quand même faire l'impasse sur le délire Iron man.

De toute façon, je ne considère pas The Martian comme un film génial. Il y a des balourdises, des clichés... Simplement, je ne l'ai pas trouvé aussi mauvais qu'on me l'avait prédit, et j'aime ce qu'il dit sur la science, même s'il le dit avec les moyens d'une grosse production hollywoodienne.

J'aime aussi ce qui est dit sur la science. Hélas, mon degré de tolérance face aux clichés (il y en a un paquet) est plus limité. Putain ! Je deviens vieux.

[ubikD]

Un autre article très intéressant sur la plausibilité scientifique de The Martian.
C'est au moins un des mérites de ce film et puis cela change des starwareries.

[Pierre-Paul Durastanti]

Je reste stupéfait devant le côté blasé de certains points de vue.

Non, Seul sur Mars n'est pas le chef d’œuvre du siècle. C'est juste un bon film de SF, de vraie SF -- pas de super-héros, ni de fantasy déguisée, ni de dystopie adolescente (et je n'ai rien contre), filmé avec classe, convaincant dans ses paysages, épatant dans son casting (Damon est parfait ; Sean Bean a droit à une sortie moins expéditive que de coutume ; Chiwetel Ejiofor est plus crédible en nerd que je ne l'aurais cru ; Jessica Chastain est Jessica Chastain ; etc.), rusé dans son scénario (mention spéciale à la scène du "conseil d'Elrond", positivement méta, et qui m'a fait rire sous cape), et beaucoup moins US-centré qu'on ne le dit. On y remarque le logo NASA partout ? Un documentaire montrant la même expédition en comporterait tout autant, et c'est justement un des aspects les plus crédibles du truc.

Et puis c'est un film enthousiaste. Séducteur, au sens heinleinien du terme : susceptible d'inspirer des vocations, même. Positif, sans être positiviste. Du sense of wonder quasi-réaliste, et les gens font la fine bouche ? Des AMATEURS DE SF font la fine bouche ? Sans déconner ?

[Erwann]

Je reste stupéfait devant le côté blasé de certains points de vue.

Non, Seul sur Mars n'est pas le chef d’œuvre du siècle. C'est juste un bon film de SF, de vraie SF

Selon Ridley Scott, non, ce n'est pas de la science-fiction.
Cela n'enlève rien à ma curiosité et mon envie de le voir.

[Pierre-Paul Durastanti]

Selon Ridley Scott, non, ce n'est pas de la science-fiction.

Justement, il faut récupérer ce genre de film dans le domaine, face à la culture dominante qui réduit la SF à la scifi (maintenant qu'en gros on a remporté le combat de la pollinisation du mainstream).

[ubikD]

Et puis c'est un film enthousiaste. Séducteur, au sens heinleinien du terme : susceptible d'inspirer des vocations, même. Positif, sans être positiviste. Du sense of wonder quasi-réaliste, et les gens font la fine bouche ? Des AMATEURS DE SF font la fine bouche ? Sans déconner ?

Qui aime bien, châtie bien.
(Mais, il est vrai que l'on est très loin du nanar Prometheus.)

[Herbefol]

Je n'ai pas vu le film (peut-être que ça viendra) par contre j'ai lu le livre dont c'est adapté (oui, le truc dont Hollywood évite généralement de parler) et dans mon souvenir l'oxygène n'est pas vraiment un problème, tant qu'il dispose d'énergie ça peut s'arranger. Au niveau nourriture les protéines ne causent pas vraiment de soucis non plus, par contre les calories c'est le nerf de la guerre (et c'est pour ça qu'il répand sa merde partout pour cultiver des patates). Bref, tout ça pour dire que je soupçonne le film d'avoir (comme bien souvent dans les adaptations) coupé des trucs par rapport au bouquin, ce qui peut laisser soupçonner des trous dans le scénario là où il n'y en avait pas forcément à l'origine. :-)

[JFS]

Je n'ai pas vu le film (peut-être que ça viendra) par contre j'ai lu le livre dont c'est adapté (oui, le truc dont Hollywood évite généralement de parler) et dans mon souvenir l'oxygène n'est pas vraiment un problème, tant qu'il dispose d'énergie ça peut s'arranger...

J'ai un peu cherché sur le net, mais je ne trouve toujours rien de satisfaisant pour cette histoire d'oxygène. Apparemment, le problème est facile à résoudre par électrolyse si on a de l'énergie et de l'eau (voir par exemple cet article de Direct matin). Mais dans le film, on voit au contraire qu'il utilise un procédé pour produire de l'eau à partir du dihydrogène qui était prévu pour la fusée et de l'oxygène présent dans son habitat. Donc ici, le facteur limitant c'est l'eau. D'où vient son oxygène qui semble inépuisable ?

(NB : mais sur le fond, je suis d'accord avec Pierre-Paul ; je ne poursuis la discussion sur ce point que par curiosité scientifique, mais même s'il n'y a pas d'explication plausible, je l'accepte comme l'une des petites simplifications qui permettent au film de fonctionner, comme le soleil qui n'a pas la bonne couleur.)

[Herbefol]

Je viens de rejeter un oeil sur le bouquin. En fait, si j'ai bien compris, il produit son oxygène en extrayant du CO2 de l'atmosphère martienne (très tenue mais constituée à plus de 90% de dioxyde de carbone) et ensuite extrait l'oxygène du dioxyde.

[Razheem L'insensé]

La critique du film sur Just A Word.