Wake in Fright, Ted Kotcheff (1971)

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Wake in Fright, Ted Kotcheff (1971)

Messagepar ubikD » 02 juillet 2015 à 10:13

Réédition de Wake in Fright de Ted Kotcheff, plus connu sous nos longitudes pour Rambo. Longtemps indisponible, le titre revient dans une édition classieuse concoctée par Wild Side, ce qui n'est que justice pour ce film culte que je range dans mon panthéon personnel.
Pour mémoire, le scénario est inspiré du court et excellent roman de Kenneth Cook. Inutile de dire que j'en recommande la lecture.
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Re: Wake in Fright, Ted Kotcheff (1971)

Messagepar ubikD » 10 juillet 2015 à 18:43

Lent panoramique sur l'outback australien.
Les rails séparent en deux parties le paysage laissant de part et d'autre l'école de Tiboonda et le seul bar hôtel du coin. Autour : la steppe poussiéreuse.
Après avoir libéré sa classe, John Grant prend aussitôt le train pour regagner Sidney. Six longues semaines de vacances l'attendent et il pense déjà aux retrouvailles avec sa petite amie et à l'océan. Mais, arrivé à Bundanyabba, la ville minière où il doit prendre l'avion, son itinéraire s'écarte du trajet prévu. Par faiblesse de caractère, il sombre dans ce qui ressemble à un cauchemar éveillé.

Wake in Fright aurait pu ne jamais retrouver le chemin des salles de cinéma. Les bobines furent découvertes en 2007 à Pittburgh, dans une caisse marquée (selon la légende) "à détruire". Quel destin pour un film dont la puissance d'évocation reste intacte et qui pourrait en remontrer à bien des productions actuelles.
A aucun moment, Ted Kotcheff ne ménage ses effets pour souligner la descente aux enfers de l'instituteur. Avec des faux airs de Peter O'Toole, Gary Bond campe un pauvre type, bien propre sur lui, qui se trouve embarqué malgré lui dans une glissade irrésistible vers la déchéance la plus totale. Au contact des rednecks se révèlent ses instincts les plus primitifs, une sauvagerie culminant au cours d'une partie de chasse aux kangourous réalisée sans trucage (le gouvernement australien prendra d'ailleurs des mesures par la suite pour interdire la chasse aux marsupiaux).
A ses côtés, Donald Pleasance incarne le personnage d'un docteur déchu, s'étant laissé happé par l'atmosphère de la ville. Une parfaite image du devenir de Grant.
A aucun moment, le rythme ne se relâche et si John Grant ressort vivant de cette expérience, il n'est pas pour autant indemne.

Bref, si vous avez l'occasion de la visionner, n'hésitez pas.

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