J'ai donc revu Carrie, l'adaptation du roman de Stephen King par Brian de Palma, et le moins que l'on puisse dire c'est que le film n'a rien perdu de son aspect dérangeant.
Carrie White est une pauvre fille. Souffre-douleur de ses camarades et de certains professeurs, elle est tyrannisée de surcroît par une mère bigote et folle. Seule Susan Snell, semble manifester de la compassion pour elle, notamment lorsqu'elle propose à son petit ami d'accompagner Carrie au bal de fin d'année. A cette occasion, le vilain petit canard se révèle aux yeux de tous. Hélas, Carrie ne sait pas qu'elle est aussi devenue la cible d'une autre camarade de classe qui entend bien se venger d'elle...
Faux teen movie et vrai film d'horreur psychologique, Carrie de Brian de Palma s'inspire du roman de Stephen King tout en prenant quelque liberté avec celui-ci. Le scénario est conçu comme un inexorable crescendo vers un dénouement que l'on pressent funeste, ponctué ici et là d'effets hitchockiens.
Le film repose tout entier sur le personnage de Carrie, incarnée ici par une Sissy Spacek hallucinée et hallucinante. Être fragile à la beauté éthérée, elle se mue en furie vengeresse avec une aisance confondante. Elle nous crucifie de son regard glacial, dont seuls les yeux exorbités ressortent sous le sang de porc qui la recouvre.
En fanatique religieuse, Piper Laurie s'en sort très bien, passant de la bonhommie maternelle à la folie assassine. John Travolta, dans un de ses premiers rôles au ciné, joue l'ado bas de plafond avec un naturel lui correspondant bien.
Bref, j'ai pris un grand plaisir à le revoir et je me passerai allègrement des suites et autres remakes...
