Aquilea est une ville d'Amérique du Sud, soumise à la menace d'une invasion. Qui sont les envahisseurs ? On ne sait pas, des individus en trench-coat clairs. Face à eux, une résistance se dresse dans la ville, menée par Don Porfirio, un paisible vieillard qui vit avec son chat, Wenceslao N. Parmi ces résistants, il y a
Invasión est un drôle de film, au parcours non moins étrange (des bobines ont été volées, puis récupérées ; il y a eu un travail de restauration mais la version qu'on peut voir sur YouTube donne l'impression d'être un truc filmé sur une toile agitée par le vent). Premier long-métrage de son réalisateur, le film a pour lui d'avoir un scénario signé Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casarès, qui oscille entre policier, espionnage voire fantastique. Par moment, ça semble loucher du côté du pastiche, avec une ironie plus ou moins imperceptible. Sauf que… c'est un peu chiant dans l'ensemble. L'intrigue est lente et confuse — volontairement, je pense. À vrai dire, l'intérêt n'est pas là mais plutôt dans la description de types s'engageant dans une résistance alors que tous les autres autour s'en contrefichent. On boit du maté, on chante des milongas. Le noir et blanc est assez beau (même sur la qualité craspec de YouTube) ; la prise de son est pas terrible ; le montage est abrupt par moment, se veut dynamique mais s'avère maladroit. Bref, une curiosité aussi fascinante que soporifique.
Santiago, Borges et Bioy Casarès ont remis le couvert pour Les Autres en 1974, un film qui semble pour le coup introuvable (du peu que j'ai cherché).