jdb a écrit :Pour traduire Le Bouclier du temps, j'ai touché un à-valoir sur droits d'auteur
Lorsque 26 667 exemplaires auront été vendus
Quiconque télécharge gratuitement ce livre me lèse de mes droits et me prive (potentiellement
pour l'instant) d'une partie de mes revenus.
Qu'en pensez-vous ?
J'aurais tendance à en déduire, en premier lieu, que le problème reste très marginal pour les traducteurs :
combien de livres vendent très au-delà de 26 000 exemplaires ? J'ai en tête l'ordre de grandeur de
20 000 pour
Spin, l'une des meilleures ventes SF récentes...
Pour les livres dont on sait d'avance qu'ils feront de grosses ventes (e.g. les derniers volumes d'
Harry
Potter), il semble facile d'ajuster l'à-valoir pour retomber dans le cas précédent.
Reste donc cas du
best seller totalement inattendu. Il va de soi que le travail du traducteur mérite alors
une juste rétribution — mais l'existence même de ce cette divine surprise suggère que le
buzz, piratage
compris, a globalement été très profitable au livre, et donc au traducteur, qui n'a guère lieu de s'en plaindre.
Bref : le problème ne semble se poser sérieusement que dans le cas où le traducteur bosse pour
un éditeur peu scrupuleux, qui transfère une partie du risque sur lui en ne le payant qu'au pourcentage,
sans à-valoir raisonnable.
jdb a écrit : Si cette situation perdure, il n'est pas dit que je continue à traduire cet auteur : je pourrais m'orienter
vers des auteurs qui n'intéressent pas les pirates.
Sérieusement ? Tu penses vraiment que tu gagnerais plus en traduisant des auteurs obscurs, qui
n'intéressent personne ? Ou qu'il n'y a pas de corrélation entre l'intérêt suscité chez les pirates
et chez les lecteurs payants ?
Plus généralement, il me semble qu'on arrive effectivement au terme d'un modèle économique.
A partir de là, il me semble plus intéressant de chercher à en imaginer de nouveaux, et de militer
pour ceux-là, que de mener un combat d'arrière-garde pour le maintenir en survie artificielle.
La chute libre des ventes de livres , de SF en particulier, est bien antérieure à la montée en puissance
du piratage sur internet.