MOORE & O'NEILL - La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

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La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Ceir » 19 février 2010 à 19:53

Le nouveau cycle est sorti cette semaine.

Une série en 3 tomes.

Ca se passe après les épisodes publiés en France mais avant les Dossiers noirs (inédits en France).

http://www.editions-delcourt.fr/catalog ... ury_1_1910
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Gregory Drake
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Gregory Drake » 20 février 2010 à 03:58

Ouh là ! Merci du tuyau !!! Faudrait quand-même qu'un traducteur digne de ce nom se penche sur les intraduisibles Black Dossiers.
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Ceir » 20 février 2010 à 12:14

Ca y est, acheté... mais pas encore lu. Je vous donne mon avis dès que je l'ai fini.
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PhilB
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar PhilB » 20 février 2010 à 13:17

Gregory Drake a écrit :Ouh là ! Merci du tuyau !!! Faudrait quand-même qu'un traducteur digne de ce nom se penche sur les intraduisibles Black Dossiers.

Concernant le Black Dossier, pour autant que je sache, ce n'est pas un problème de traduction mais de droits, certains personnages y apparaissant étant tombé dans le domaine public aux USA mais pas en Europe.
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Ceir » 23 février 2010 à 15:40

Ca y est, je l'ai terminée !

Il faut savoir que la BD est en fait divisée en deux parties : une partie BD proprement dite de 60 pages et une partie romancée de quelques pages (un peu comme dans Watchmen).

Si l'on se contente de la partie BD : le ton est beaucoup plus sombre (aussi bien dans l'ambiance que le dessin) que dans les précédents opus même si on retrouve bien l'univers familier de la Ligue. On découvre de nouveaux personnages dont un vraiment très intéressant (à mon goût). Au niveau de l'histoire (on est en 1910, soit 12 ans après le dernier opus), on à plutôt à faire à une introduction, une mise en place d'évènements dont les répercussions se feront sentir bien plus tard.

Quand on y ajoute les quelques pages de romans, énorme changement ! La majorité du texte est consacré à des évènements se passant en 1964. Et quels évènements ! C'est tout une "mythologie" qu'on découvre !

Et au passage, on se dit qu'on ne peut probablement pas apprécier ce nouveau tome à sa juste valeur. Comme il a été dit plus haut, Alan Moore a écrit les Black dossiers, que nous n'avons pas en France. Or ces Black dossiers se situent 6 ans avant les évènements décrits en 1964 et donc 48 ans après ce tome 1 de la Ligue 1910. Donc, si on lit ce nouvel opus de la ligue en ayant connaissance des black dossiers, il y a fort à parier que l'on découvre en fait l'origine de certains personnages et évènements. Alala, j'aimerais bien les détenir, ces black dossiers !
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar glen » 23 février 2010 à 19:57

ils sont trouvable sur amazon. Par contre il faut pouvoir lire l'anglais, car une bonne partie de ce volume n'est pas de la BD.
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Ceir » 23 février 2010 à 20:05

J'ai été voir et c'est ce qui me fait un peu peur. Je n'utilise pas régulièrement l'anglais et du coup j'ai un peu peur d'être perdu (en même temps, ça peut aussi être une bonne occasion de se remettre un peu à l'anglais).
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Gregory Drake » 26 février 2010 à 02:21

Bon. Parcouru le volume hier soir. Bof. J'ai lu les dix premières pages, puis j'ai survolé.

Mais je vais réessayer.
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Re: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar glen » 01 mars 2010 à 20:20

Je pense qu'il n'est pas indispensable. Je le voie plus comme comme le volume qui survole l'univers de la série. Un ouvrage pour les fans.
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MOORE & O'NEILL - La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Messagepar Nébal » 07 décembre 2010 à 09:20

Aujourd'hui, le Volume I.

Je ne sais pas si je vous l’ai déjà fait remarquer, mais Alan Moore est Dieu.



Ah, tiens, maintenant que j’y pense, si.

Mais vous reconnaîtrez qu’en plus il a la tête de l’emploi.

Et parmi Ses œuvres non négligeables, il y a la fameuse Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Qui n’a évidemment rien à voir avec l’étron filmique du même nom, pour lequel on ne remerciera pas Sean Connery. Jusqu’à présent, comme tout le monde (…), j’avais lu la Ligue en français, dans la très belle édition en format FRANÇOUAIS publiée par les Éditions USA.

Mais ce que je ne savais pas, c’est que cette édition était incomplète.

Non, je ne parle pas ici de Black Dossier et de Century: 1910, qui n’avaient pas été publiés en France (le premier semblant ne devoir jamais l’être, d’ailleurs…) ; je parle bel et bien des deux premiers volumes de la Ligue. Il y manquait en effet nombre de petits « suppléments », certes pas forcément indispensables, mais quand même bien drôles, mais surtout de très longs textes publiés en « feuilleton », très utiles pour la compréhension de l’ensemble. En gros, pour vous donner un point de comparaison, c’est un peu comme si, dans Watchmen, l’éditeur français avait décidé unilatéralement de sabrer tous les passages « non-BD » ; et en volume, c’est même pire que ça…

En fin de compte, j’avais donc l’impression de n’avoir pas vraiment lu La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Et quand m’a été donnée l’opportunité de lire enfin Black Dossier et Century: 1910, j’ai d’abord voulu relire (en VO, donc) les deux premiers volumes de la série, avec ce qui m’avait manqué jusqu’alors. D’où la série d’articles que j’entame aujourd’hui.

Ce premier volume de The League Of Extraordinary Gentlemen peut dès lors être découpé approximativement en deux parties (sans compter les divers gags et autres suppléments en une planche, et la galerie de couvertures à la fin) : la première comprend la bande-dessinée à proprement parler, un story arc de six épisodes ; la seconde correspond à une longue nouvelle en « feuilleton » prenant place immédiatement avant les événements décrits dans la BD (mais qu’il vaut mieux lire après), intitulée « Allan And The Sundered Veil ».

Mais commençons de manière plus générale par présenter le principe de la Ligue. Nous sommes dans un monde que l’on pourrait largement qualifier de « steampunk », ou si l’on préfère de « rétro-futuriste », à la fin du XIXe siècle, en Angleterre essentiellement. Dans ce monde-là, où l’Empire victorien est à son sommet mais présente ses premiers signes de déliquescence, Alan Moore s’amuse à brasser tout ou partie de la culture plus ou moins populaire de l’époque, avec quelques pics vers le passé et d’autres vers le futur, pour élaborer un réjouissant team comic faisant appel aux plus célèbres figures du genre, et d’une richesse folle en références (pour ceux qui ne le connaîtraient pas, je recommande ce site – enfin, cette page d’archives, le site est mort, tiens donc ?).

Seront donc membres de la Ligue : Mina Murray, anciennement Mina Harker, dont l’écharpe rouge autour du cou rappelle assez qu’elle s’est échappée de Dracula de Bram Stoker ; le capitaine Nemo, de 20 000 lieues sous les mers et L’Île mystérieuse de Jules Verne (c’est dans ce dernier roman que son identité indienne est dévoilée, pour ceux qui s’en étonneraient) ; Allan Quatermain, son antithèse colonialiste crée par Henry Rider Haggard (Les Mines du Roi Salomon, etc.) ; Henry Jekyll et tant qu’à faire Edward Hyde, cette fois un colosse contrairement à ce que l’on trouvait dans le texte original de Robert Louis Stevenson ; et enfin Hawley Griffin, L’Homme invisible d’H.G. Wells, dont j’aurai bientôt l’occasion de vous reparler.

Le début du story arc présente les différentes étapes de la constitution de la Ligue, comme souvent dans les team comics, dans cet ordre. C’est déjà l’occasion de pages très réjouissantes, et de rencontres annexes non négligeables, comme celle, à Paris, d’Auguste Dupin, vieillissant mais toujours perspicace.

Mais l’histoire à proprement parler ne commence qu’ensuite, quand nos aventuriers sont chargés par Campion Bond, leur intermédiaire par rapport à leur chef suprême simplement désigné par la lettre « M » (et que Mina Murray suppose dès le début être Mycroft Holmes, le frère de Sherlock), de contrecarrer les plans d’un mystérieux et satanique « Docteur » asiatique de Limehouse, jamais nommé mais dans lequel on reconnaîtra aisément Fu-Manchu. À partir de là, nos héros iront de surprise en surprise, jusqu’à un finale pour le moins apocalyptique…

Que du bonheur. On voit bien là tout l’art narratif d’Alan Moore, qui parvient à faire une bande-dessinée à la fois intelligente et drôle, et extrêmement érudite sans jamais assommer ni perdre le lecteur, qui, au contraire, se régale d’autant plus du jeu de piste. À vrai dire, relire la Ligue après La Brigade chimérique (que je continue de bien aimer quand même, hein), ça m’a fait comme un choc… Définitivement, les deux projets, bien que ressemblants à bien des égards, ne jouent clairement pas dans la même catégorie ; et nos auteurs français, ici, ont bien des leçons à prendre du Maître (mais qui ne serait pas dans ce cas ?)…

Je ne m’étendrai pas sur les petits « suppléments » que l’on trouve ici ou là dans ce premier volume, même s’ils sont souvent fort amusants. Il faut par contre accorder quelques développements à la longue nouvelle (« feuilletonesque » : elle est composée de six chapitres, rappelant chaque fois au début ce qui s’est produit dans les épisodes précédents) intitulée « Allan And The Sundered Veil », et qui ne figurait donc pas dans l’édition française de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires (ce qui est un peu scandaleux tout de même…).

L’histoire se situe donc avant la constitution de la Ligue, mais postérieurement à la mort simulée d’Allan Quatermain ; celui-ci n’est pas encore un opiomane, mais nous verrons justement dans cette nouvelle pourquoi il le deviendra… En attendant, il se rend chez Lady Ragnall pour prendre la plus précieuse des drogues : le taduki. Celui-ci le plonge dans un état comateux, qui lui fait faire un rêve étrange, un rêve où il croise de non moins étranges personnages : un certain Randolph Carter, rêveur de son état (la nouvelle est avant tout lovecraftienne), son grand-oncle John Carter, obsédé par Mars (eh eh !), puis un anonyme qui se présente comme étant « le voyageur temporel » (bien évidemment, il s’agit de celui de Wells). S’ensuivra un voyage halluciné dans le rêve, l’espace et le temps, entre les dimensions, là où rampent et murmurent de sinistres créatures qui cherchent à pénétrer dans notre monde…

Si la nouvelle a ses côtés pénibles – le rappel systématique des événements antérieurs –, il n’en reste pas moins qu’Alan Moore, qui a une jolie plume, sait instaurer une très belle ambiance et rendre hommage à Lovecraft et à Wells. Rien que pour ça, la nouvelle vaut le détour. Mais elle explique en outre des éléments de la BD, de ce premier tome a posteriori, mais aussi du second volume à venir, et peut-être (cela, je ne peux pas encore le dire) de ce qui va suivre : c’est dire si sa lecture est capitale, ce qui rend d’autant plus incompréhensible son absence dans l’édition française de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

(A suivre...)

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