
Jérémy Bernède célèbre la novella de Serge Lehman dans le Midi-Libre du 13 avril 2025.
JDB a écrit :Bref article de François Rahier sur le site de Sud-Ouest.
JDB
très beau conte initiatique, où l’on n’est jamais loin du Corps de Stephen King
Erwann a écrit :JDB a écrit :Bref article de François Rahier sur le site de Sud-Ouest.
JDB
Article hélas réservé aux abonnés, mais qui dit ceci :très beau conte initiatique, où l’on n’est jamais loin du Corps de Stephen King
On connaît la boutade de Peter Graham, vieille gloire du fandom : « L’âge d’or de la science-fiction, c’est treize ans. »
Militant de la cause, Serge Lehman sait bien que ce n’est pas vrai : tout commence à treize ans peut-être, mais ce qui surgit à l’improviste un soir d’été peut vous laisser métamorphosé à jamais.
Ce beau conte initiatique, où l’on n’est jamais très loin du « Corps » de Stephen King, raconte les dernières vacances d’été de quatre préados réunis par une amitié fusionnelle et un même goût pour l’aventure et les terrains vagues. Un jour, le surnaturel impose son évidence. Mais ce qui aurait pu être une banale histoire d’ovni s’arrête au bord du non-dit, en une manière de transfiguration biblique : de quoi cet éphèbe rayonnant est-il le nom ?
Ce court roman avait été publié initialement dans la revue « Bifrost » en 1997.
Romancier, essayiste, scénariste, Serge Lehman est aussi un auteur de BD récompensé à Angoulême par le prix René-Goscinny 2025 pour « Les Navigateurs ».
« L’Inversion de Polyphème » de Serge Lehman, éd. Le Bélial, 105 p., 9,90 €.
Blanzat a écrit :Chronique très intéressante et précise de Weirdaholic.
J'ai rencontré néanmoins un problème avec le "platonisme assumé". Il est peut-être question de platonicisme, bien que Serge s'attache davantage à des questions aristotéliciennes quand cela touche aux métaphores (cf L'Art du Vertige).
S'il est question du monde des idées, je ne pense pas qu'il suive le parcours de sortie de la caverne. Au contraire, il démonte l'idée reçue d'un sens unique. Platon considère le donné sensible comme un reflet des idées. Les images, dessinées ou écrites, sont alors des reflets de reflets. Il ne faut pas oublier que Platon rejette les poètes de sa cité idéale.
Ce que propose Serge est un retour au fond de la caverne pour en explorer les parois, jusqu'à trouver une brèche vers un ailleurs. C'est la vieille lutte du logos contre le muthos, un antagonisme à l'œuvre parfois en SF (Hard science vs physique des métaphores, Campbell vs Bester).
Il n'y a pas forcément un camp à choisir, mais je constate une tendance consciente ou non chez certaines auteurs à vouloir passer pour savants, que ce soit en physique, en chimie, astronomie, ingénierie, et même en sciences sociales. Des membres de Notre Club sont d'authentiques "sachants" qui apportent un crédit précieux à nos récits, et aux leurs, mais un écrivain n'est pas que ça.
Il n'est pas un simple metteur en scène de logos, comme Platon mettait en dialogues sa philosophie. Lui-même a eu recours au mythe quand le discours de la raison atteignait ses propres limites.
L'art ouvre à quelque chose de plus grand, plus intangible, mais plus facile à partager. Un espace symbolique, un ailleurs accessible à tous.
La noosphère brille d'une lumière différente du soleil des Idées.
Platon a écrit :en fait de poésie il ne faut admettre dans la cité que des hymnes aux dieux et des éloges des gens de bien
Retourner vers « Les livres du Bélial' »