Messagepar JFS » 26 novembre 2021 à 12:07
Arrivé à une petite moitié du recueil, je suis déçu (et j'hésite à continuer). Ce n'est pas mauvais en soi, mais cet auteur a été tellement survendu ("nouveau prodige de la SF", "post-éganien", "post-cyberpunk"...) qu'on s'attend à tomber sur des textes totalement nouveaux. On cherche en vain le trait de génie. Mais ce n'est que de la bonne grosse anticipation d'un honnête auteur qui a bien lu et intégré Gibson, McDonald et tant d'autres. Alors si je veux bien accepter le qualificatif de "post-CP", je tique sur la référence à Egan. Là où Egan (après avoir lui aussi bien assimilé l'héritage du cyberpunk) emmène le lecteur dans un vertige quasi métaphysique en s'attaquant frontalement aux sciences dures (physique, math etc.), Larson fait de l'anticipation en reprenant le même décorum technologique, mais sans une once de questionnement scientifique dedans. Il se contente de montrer "ce que la rue fait de la technologie" (de mémoire l'expression doit être de Mike Pondsmith).
Même déception sur le style : il n'y a pas grand chose d'intéressant. Gibson et d'autres ont cherché à imprégner la langue elle-même du futur qu'ils imaginaient (on aime ou on déteste le résultat, c'est une autre question), mais chez Larson l'écriture semble assez plate, purement utilitaire.
Bon, je vais essayer de continuer un peu, parce que le doute doit profiter à l'accusé, et que je reste persuadé que le plus gros défaut de ce recueil, c'est la présentation dithyrambique qui en a été faite.
Une dernière petite critique pour finir : il faut vraiment arrêter avec les lézards à gros seins sur la couverture. On est au XXIe siècle, ça commence à être gênant.
Jean-François.