Bifrost n°58 : Spécial Laurent Genefort (avril 2010)

[O_o]

En tout cas, j'ai lu les deux autres textes de ce recueil et le niveau est particulièrement élevé !

Il faut reconnaître que cette cuvée 58 est gouleyante. C'est étonnant de voire comment ces 3 nouvelles, dans des tonalités très différentes, se complètent pour couvrir l'intégralité du spectre de l'adaptation/altérité.

Chapeau à Bifrost et aux auteurs.

[marypop]

Je ne suis pas d'accord avec Jeff (JFS) sur le texte de Jean-Claude.
Rien de ce qui t'a gêné ne m'a gênée, au contraire.

Tous les indices sont en effet là, que ce soit la capacité d'Evangeline à maîtriser le rythme, comme son défaut qui l'empêche de produire des odeurs d'elle-même.
Le goût par la salive qui conduit à l'adaptation des boulettes, ainsi qu'à la maîtrise des tueurs (elle leur crache dedans et non dessus il me semble).

Mais j'aime qu'on ne me prenne pas pour une idiote à tout expliquer en long et en large et en travers.
Sur sa survie, je dirais simplement la nécessité pour les ouvriers de se trouver un cher.
Elle est d'abord ignorée parce qu'inoffensive puis elle prend la situation à bras le corps (la scène ou elle dirige l'ouvrière pour se faire une cabane).
Elle est là au bon moment pour pallier au manque.

Je l'ai dit que j'ai bien aimé ce texte :) ? non je ne suis pas sure d'un coup (je suis sortie)

[Casse-bonbon]

J'ai pas lu la nouvelle, mais ce que vous en citez me rappelle quelque chose... Tu complètes un cycle, Jean-Claude ? Tu en prépares d'autres ? (j'avais adoré, ça fait envie...)

[JFS]

Je ne suis pas d'accord avec Jeff (JFS) sur le texte de Jean-Claude.

Ça m'aurait étonné, aussi ;-)

Tous les indices sont en effet là, que ce soit la capacité d'Evangeline à maîtriser le rythme, comme son défaut qui l'empêche de produire des odeurs d'elle-même.
Le goût par la salive qui conduit à l'adaptation des boulettes, ainsi qu'à la maîtrise des tueurs (elle leur crache dedans et non dessus il me semble).

Bon, avant toute chose, je (re-)précise que j'ai bien aimé cette nouvelle. Je viens juste chipoter sur des détails histoire de causer un peu, hein.

Alors d'accord, on a des éléments sur Evangéline (oui, j'avais bien vu son problème de non-odeur, et le reste). Mais j'aurais eu davantage de "suspension d'incrédulité" si JC nous avait aussi donné quelques éléments sur les "envahisseurs" eux-même. D'où viennent-ils ? Comment font-ils pour envahir une école privée plutôt chic, dont on nous dit qu'elle est loin d'une guerre qui est à peine évoquée au début, puis plus personne n'en parle...

Mais j'ai lu aussi la remarque de l'auteur sur le forum : évidemment, ce n'est pas facile de tout mettre dans une nouvelle qui est déjà assez longue !

[Jean-Claude Dunyach]

J'ai pas lu la nouvelle, mais ce que vous en citez me rappelle quelque chose... Tu complètes un cycle, Jean-Claude ? Tu en prépares d'autres ? (j'avais adoré, ça fait envie...)

Non, c'est en principe une nouvelle "isolée", quoique...
Le background est suffisamment riche pour justifier un roman (en fait, ce qui m'intéresse, c'est ce qui arrivera à Evangeline après). Et les envahisseurs qu'on évoque à peine dans la nouvelle ne sont justement pas les insectes. Qui sont autre chose, d'inattendu et susceptible de venir semer la pagaille dans une situation déjà compliquée.
Bref, ce texte n'est que la partie émergée d'un iceberg que je maîtrise mal et qui surgira peut-être un jour des grands fonds. Si je trouve le temps... soupir...

Attention spoilers:
En fait, le truc qui a déclenché cette nouvelle, c'est la découverte, quand j'avais une dizaine d'années, d'un article de vulgarisation entomologique qui expliquait les diverses bizarreries que pouvait arriver à un essaim privé de sa reine. Et en particulier, le fait que la ruche décide arbitrairement de transformer une ouvrière (larvaire) en reine en la forçant, par de la nourriture, des attentions spéciales et des messages phéromonaux, à se métamorphoser. Ca donne une pseudo reine, aux ailes vestigiales, inachevée, incapable de pondre ou stérile, mais ça suffit à maintenir un semblant d'ordre dans l'essaim. Et je me suis demandé durant toutes ces années ce que ça pouvait signifier, pour la larve choisie, de renoncer à un destin biologiquement inscrit dans ses gènes pour devenir autre chose... Ca a été vraiment un sujet de réflexion qui a eu une importance particulière pour moi pendant toute ma vie.
Quand j'ai fait des recherches avant d'écrire cette novella, je suis tombé sur une poignée d'articles évoquant le sujet, et j'ai "conçu" une espèce insectoïde en empruntant diverses caractéristiques aux espèces existantes pour que ça colle avec mon histoire. S'il y a un vrai entomologiste dans la salle, il a le droit de me bombarder avec des boulettes de cire !

[Casse-bonbon]

Ben, je confirme, Jean-Claude, ça fait *vraiment* envie.
Bosse, quoi.


Au lieu de râler dès qu'on dit une connerie... gnagnagna.

[Lo G]

Merci beaucoup de ta réponse LoG :) C'est beaucoup plus clair comme ça.

Je ne critiquais d'ailleurs pas la nouvelle en tant que telle ma réaction étant une déception personnelle.
Il s'agit en effet d'un traitement de refus de l'altérité, qui est en soit très réussi.
Il se trouve, simplement, par hasard que j'ai d'abord lu ton interview où tu parlais justement de ton intérêt pour l'altérité.
Probablement que si j'avais lu le texte seul, sans l'interview, je n'aurais pas ressenti ce manque de la même façon en fait.

Pas la peine de t'excuser : comme il est dit plus haut, la lectrice / le lecteur a toujours raison ! Et je traite largement de l'altérité dans ma série d'Omale. Avec Rempart, j'avais trouvé rigolo de traiter de l'altérité en creux.

Cordialement,
Lo G

[M]

Bifrost terminé. C'est une très bonne cuvée.

La nouvelle de Jean Claude Dunyach est très organique. Le sujet a déjà été abordé, mais réussir à suscité un visuel fort alors que l'héroïne décrit son environnement sans le voir c'est balèze. Une très bonne nouvelle.

Celle de Claude Ecken m'a beaucoup fait sourire par moment alors que c'est un sujet grave qu'elle aborde. J'aurais aimé quelques développements supplémentaires.

Quand à celle de Laurent Geneford, j'ai beaucoup aimé. La structure du texte m'a rappelé (mais à l'échelle de la nouvelle) World War Z. C'est volontaire ou totalement inconscient ?

[Lo G]

Bifrost terminé. C'est une très bonne cuvée.

Quand à celle de Laurent Geneford, j'ai beaucoup aimé. La structure du texte m'a rappelé (mais à l'échelle de la nouvelle) World War Z. C'est volontaire ou totalement inconscient ?

Ni l'un ni l'autre, je n'ai pas lu cette oeuvre.

Lo G.

[Jean-Claude Dunyach]

Bifrost terminé. C'est une très bonne cuvée.

C'est exactement ce que je pense.
Mine de rien, la nouvelle d'imaginaire se porte bien en France. On a annoncé sa mort à plusieurs reprises, faute de support de publication, de public, voire même d'auteurs intéressés... Raté. Entre les "petits" éditeurs comme ActuSF, Argemmios ou Griffe d'encre, qui, mine de rien, assurent un vrai volant de publications, les revues comme Bifrost ou Galaxies, les grands éditeurs (Retour sur l'Horizon est quand même un sacré pavé), il y a de plus en plus de textes intéressants dans le paysage éditorial (et en tant que juré du Grand Prix de l'Imaginaire, ça me réjouit). Je n'oublie pas le Bélial dans le lot des acteurs majeurs du domaine, compte tenu de diverses publications récentes :-) Et les derniers numéros de Bifrost sont remplis de bonnes trouvailles francophones (bon, y'a Ted Chiang aussi, mais on a jamais dit que la compétition serait facile, hein ?).
Je vous poutoune,