M a écrit :A un moment les taxes vont pousser vers la lecture en numérique et le piratage. Je ne suis pas sûr que taxer le marché de l'occasion soit la solution. Et pour ceux qui veulent rester au papier, ils font se détourner des achats et se contenter de lire en empruntant en médiathèque.
Très honnêtement, je ne suis pas sûr que ça fonctionne comme ça, beaucoup de consommateurs achètent un prix plus qu'un produit.
Quand je discute avec des lecteurs et que je leur dis combien coûte réellement un livre (droits, fabrication, traduction éventuelle, correction, mise en page, etc) j'ai souvent l'impression que les salaires/rémunérations de tous les gens qui ont travaillé sur le livre nagent dans une espèce de brouillard d'illégitimité et qu'au final c'est toujours "trop cher". Mais en fait, ce n'est pas "assez cher" si on veut payer tout le monde correctement (en vingt ans, les tarifs des traducteurs n'ont quasiment pas bougé).
Dans nos champs, une nouveauté traduite (qui se vend globalement entre 1500 et 3000 ex) devrait coûter entre 45 et 60 euros.
Mais comme les éditeurs qui "payent tout le monde" appliquent à peu près les mêmes prix que les éditeurs "qui payent personne", ben le marché avance sur des roues carrées.
Il faudrait comme pour le lait expliquer qui gagne combien et qui perd combien sur les petits tirages.
Chez moi le numérique est en progression constante, bon en 2022 pas sûr, mais cette année restera dans les annales du pire du pire.
Au final il y a aura toujours des gens pour acheter au moins cher (occasion, promos numérique), pour pirater, aller en médiathèque etc, et d'un autre côté, il y aura toujours des gens prêts à dépenser de l'argent pour un "beau livre", un livre relié, une édition soignée, une collection.
Si l'occaze est taxé 20% (et ça me me semble complètement fou), un livre à 4 euros, coûtera 4,80, donc de toute façon moins cher qu'un poche neuf et que bien des ebooks.
Quelque part c'est pas l'éditeur qui fixe le prix, mais le consommateur, il y a une barrière à 25 euros qui est très compliquée à enjamber. J'en veux pour preuve les ventes d'
Émissaires des morts d'Adam-Troy Castro qui sont clairement plombées par le prix du l'ouvrage. Choisir le bon prix va devenir très compliqué, car le jeu c'est quand même d'arriver à l'équilibre sur 18 mois d'exploitation et gagner de l'argent avec le poche. Dans le même ordre d'idée certains efforts sur le prix sont invisibles pour le consommateur ou presque (21,90 au lieu de 22,90).
GD