H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

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Pyjam
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Pyjam » 16 mars 2018 à 13:29

Quelle abomination !

The Moon landing was an inside job. All the evidence is inside.
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FeydRautha
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar FeydRautha » 16 mars 2018 à 13:35

Qu'est-ce que le docteur Yueh fait là-dedans ? Je sais qu'on a un peu mélangé les sujets entre HPL et Dune dans ce fil, mais quand même !

Cela dit, moi j'aime bien. C'est tellement mauvais que ça en devient bon. Passe moi le pop-corn !
"Scientifiquement, c'est un immense bordel la réalité."
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Curwen » 23 mars 2018 à 14:55

Bonjour, je suis nouveau sur le forum, que j'ai découvert par un lien pointant sur cette discussion dans le fil de commentaires du projet sur Ulule. J'ai noté l'avis éclairé de traducteurs, ainsi qu'une mention faite sur les traductions parues chez Bragelonne, qui semblent avoir été appréciées par un des participants.
Je suis un lecteur de Lovecraft depuis de nombreuses années. J'attends avec impatience une belle édition française qui saurait marier la qualité éditoriale, bibliophilie et traduction.

En attendant, je me suis livré à un exercice de comparaison des traductions. C'est une tâche qu'il m'est impossible à réaliser si je souhaite y apporter toute la rigueur nécessaire (il me faudrait comparer phrases après phrases, sur des centaines de pages). D'autant plus difficile que je ne saurais accomplir une telle tâche sans être influencé de manière consciente ou inconsciente par mes propres représentations des traducteurs/maisons d'édition.

En outre, je serais fortement intéressé par les avis des autres passionnés, surtout s'ils ont une expertise technique.

Je me suis ainsi livré à un exercice ce matin, qui consiste à trouver des écrits de Lovecraft traduits au moins à quatre reprises. On y trouve les trois traductions très récentes parues chez Bragelonne, Tiers Livre, Mnémos. J'y ajoute la traduction popularisée par l'édition Bouquins, plus ancienne, et souvent critiquée. Je propose de taire momentanément le nom des traducteurs, histoire de juger de manière plus objective les extraits proposés, et de ne pas être influencé par une quelconque popularité ou par l'anathème jeté sur certains travaux.

Deux extraits sont proposés : l'un est issu du texte At the Mountains of Madness, et le second est le paragraphe introductif de The Call of Cthulhu.

_____

EXTRAIT DE AT THE MOUNTAIN OF MADNESS

VERSION ORIGINALE :

Little by little, however, they rose grimly into the western sky; allowing us to distinguish various bare, bleak, blackish summits, and to catch the curious sense of phantasy which they inspired as seen in the reddish antarctic light against the provocative background of iridescent ice-dust clouds.

In the whole spectacle there was a persistent, pervasive hint of stupendous secrecy and potential revelation; as if these stark, nightmare spires marked the pylons of a frightful gateway into forbidden spheres of dream, and complex gulfs of remote time, space, and ultra-dimensionality.



TRADUCTION #1 :

Peu à peu, cependant, ils se détachaient dans le ciel à l’ouest, nous permettant de distinguer leurs sommets noirs, nus, désolés, et d’en recevoir cette curieuse impression de fantaisie qu’ils inspiraient quand ils se détachaient contre la lumière rouge de l’Antarctique, se réfléchissant sur le fond des nuages iridescents de la poussière de glace.

Et dans cet immense spectacle levait le soupçon insistant d’un secret stupéfiant et d’une révélation mystérieuse, inconnue, comme si ces spirales noires de cauchemar étaient les piliers d’une effrayante porte dans les sphères interdites du rêve, et les golfes lointains et inconnus du temps, de l’espace et de l’ultra-dimensionnalité.


TRADUCTION #2 :

Cependant, petit à petit, elles montaient, menaçantes, dans le ciel occidental, ce qui nous permit de distinguer des pics nus, lugubres, noirâtres, et de percevoir l’étrange sentiment d’imaginaire qu’elles inspiraient, baignées dans la lumière rougeâtre de l’Antarctique, sur la toile de fond provocatrice que formaient les nuages irisés de poussière de glace.

La scène tout entière semblait évoquer, de manière tenace et pénétrante, quelque secret formidable, et la possibilité d’une révélation. On aurait dit que ces sinistres flèches de cauchemar étaient les pylônes d’une effroyable porte ouvrant sur les sphères interdites du rêve, sur les abîmes complexes de l’éternité, de l’infini et de l’ultradimensionnalité.


TRADUCTION #3 :

Peu à peu cependant, ils montèrent inexorablement dans le ciel occidental, nous laissant discerner les différents sommets nus, désolés, noirâtres, et saisir le sentiment bizarre d’imaginaire qu’ils inspiraient dans la lumière rougeâtre de l’Antarctique, avec en arrière-plan le défi des nuages irisés de poussière de glace.

Il y avait dans tout cela l’ombre tenace et pénétrante d’un formidable secret et d’une révélation suspendue ; comme si ces flèches de cauchemar étaient les pylônes d’une redoutable porte ouverte sur les domaines interdits du rêve, les abîmes complexes des temps lointains, de l’espace et de l’ultradimensionnel.


TRADUCTION #4 :

Petit à petit, cependant, ils se dressèrent, inexorables, dans le ciel occidental ; nous distinguâmes alors divers sommets, nus, austères, noirâtres, et éprouvâmes ce même curieux sentiment d’irréalité qu’ils inspiraient quand on les voyait se découper dans la lumière rougeâtre de l’Antarctique sur fond d’intrigants nuages irisés de poussière de glace.

Sur tout ce spectacle planait l’ombre tenace et envahissante d’un secret prodigieux et d’une révélation suspendue. Comme si ces austères flèches de cauchemar étaient les pylônes d’une redoutable porte donnant sur les sphères interdites du rêve, les gouffres complexes de l’outre-temps, de l’outre-espace et de l’ultra-dimensionnalité



Texte issu de The Mountains of Madness (1931), texte original édité par Leslie S. Klinger, s'appuyant sur, et renforçant, le travail de S.T. Joshi.

À lire avec la VO en regard pour chaque traduction pour plus de commodité sur :
http://www118.zippyshare.com/v/9dAyKgBl/file.html



____

EXTRAIT DE THE CALL OF CTHULHU

VERSION ORIGINALE :

The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents.

We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far.

The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but some day the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and of our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the deadly light into the peace and safety of a new dark age.



TRADUCTION #1 :

La chose la plus miséricordieuse qui soit au monde est bien, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu’il contient.

Nous vivons sur un paisible îlot d’ignorance perdu au milieu de noirs océans d’infini, au large desquels nous n’avons jamais été destinés à naviguer.

Les sciences, chacune tendue vers son propre objectif, nous ont jusqu’à présent relativement épargnés ; mais un jour viendra où le rapprochement de toutes les connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons, que cette révélation nous rendra fous ou nous fera fuir la lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.


TRADUCTION #2 :

La chose la plus miséricordieuse en ce monde, je crois, c’est l’inaptitude de l’esprit humain à corréler tout ce dont il est témoin.

Nous vivons sur une placide île d’ignorance au milieu de noires mers d’infini, et cela ne veut pas dire que nous puissions voyager loin.

Les sciences, chacune attelée à sa propre direction, nous ont jusqu’ici peu fait de tort ; mais un jour l’assemblage de nos connaissances dissociées nous ouvrira de si terrifiants horizons de réalité, et de notre effrayante position là-dedans, que soit nous deviendrons fous de la révélation, soit nous en fuirons la lumière mortelle dans la paix et la sécurité d’une nouvelle ère obscure.


TRADUCTION #3 :

La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à mettre en relation tout ce qu’il contient.

Nous habitons un paisible îlot d’ignorance cerné par de noirs océans d’infini, sur lesquels nous ne sommes pas appelés à voguer bien loin.

Les sciences, chacune creusant laborieusement son propre sillon, nous ont jusqu’à présent épargnés ; mais un jour viendra où la conjonction de tout ce savoir
disparate nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et sur l’épouvantable place que nous y occupons que nous ne pourrons que sombrer dans la
folie devant cette révélation, ou bien fuir la lumière pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.


TRADUCTION #4 :

Ce qu’il y a de plus pitoyable au monde, c’est, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à relier tout ce qu’il renferme.

Nous vivons sur une île placide d’ignorance, environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin.

Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie
devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme.



Texte issu de The Call of Cthulhu (1926), texte original édité par Leslie S. Klinger, s'appuyant sur, et renforçant, le travail de S.T. Joshi.


A lire avec la VO en regard pour plus de commodité sur :
http://www118.zippyshare.com/v/Xy3o25na/file.html


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Je révèlerai un peu plus tard le nom des différentes versions :) J'aimerai beaucoup avoir des avis sur l'un ou l'autre de ces deux extraits. Merci :)
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Pyjam » 23 mars 2018 à 16:39

Mes préférences :
Les Montagnes hallucinées : 4 > 2 > 3 > 1
Avec 4 et 2 très supérieures à 3 et 1.

L'Appel de Cthulhu : 3 > 1 > 4 > 2
Avec 3 et 1 très supérieures à 4 et 2.


Je suggère le même exercice avec la première phrase d'Azathoth :

When age fell upon the world, and wonder went out of the minds of men; when grey cities reared to smoky skies tall towers grim and ugly, in whose shadow none might dream of the sun or of spring’s flowering meads; when learning stripped earth of her mantle of beauty, and poets sang no more save of twisted phantoms seen with bleared and inward-looking eyes; when these things had come to pass, and childish hopes had gone away forever, there was a man who travelled out of life on a quest into the spaces whither the world’s dreams had fled.
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Curwen » 23 mars 2018 à 17:30

@Pyjam

Merci pour ton avis :) je t'ai envoyé par le biais de la messagerie privée le nom des traducteurs.


Je donne à mon tour mon propre jugement, ayant déjà oublié quelle version correspond à quoi. Je commence pour l'heure avec le premier extrait, issu de At the Mountain of Madness :

TRADUCTION #1

« the curious sense of phantasy », traduit en « curieuse impression de fantaisie » qui me semble impropre, voire induite en erreur par un faux ami. La description dans la première phrase semble toute entière erronée. Lovecraft parle du choc (against=contre) entre la lumière rouge de l'Antarctique et les nuages de poussière ; le traducteur parle quant à lui des sommets qui se détachent « contre » la lumière. C'est du détail, ou de la licence poétique — mais in fine ce n'est pas correct me semble-t-il.

« a frightful gateway into forbidden spheres of dream » = « effrayante porte dans les sphères interdites du rêve ». Plutôt une porte vers, et non une porte dans ?

« complex gulfs of remote time » = « golfes lointains et inconnus du temps ». Complexe et lointain ne signifient pas la même chose. L'écart entre les deux mots ne me semble pas justifié.

Beaucoup d'imprécisions dans cette première traduction. Le rythme de la phrase ne m'emballe pas davantage, avec certaines lourdeurs que je trouve impardonnables (« le soupçon insistant d'un secret stupéfiant »)


TRADUCTION #2

« the curious sense of phantasy » = « l'étrange sentiment d'imaginaire ». On est bien plus proche de la pensée de l'auteur que la version #1, mais j'ai quand même du mal à donner un sens à « sentiment d'imaginaire ». À la limite c'est moins clair encore que la #1 sur ce point.

Pour le reste, le sens me paraît fidèle.
Quant au rythme, j'aime beaucoup, surtout le début de la première phrase, très chantant, et lancinant à la fois.


TRADUCTION #3

« the curious sense of phantasy » = « le sentiment bizarre d'imaginaire ». Même remarque que la traduction #2, l'expression me donne aussi l'impression d'un sentiment bizarre.

Là encore, rien ne me gène vraiment dans la lecture. Le rythme de la première phrase est un peu gâché par une description un peu lourdement rendue. Sinon c'est plutôt fluide, presque trop. J'apprécie énormément la fin de l'extrait, très claire et très bien rythmée.

TRADUCTION #4

« the curious sense of phantasy » = « ce même curieux sentiment d'irréalité ». Je suis partagé. Le sens est bien plus clair à mes yeux. Pas certain que cela reflète réellement la pensée de l'auteur. En tous cas, des quatre traductions, elle est la seule que je peux lire sans me demander ce que signifie la phrase et sans avoir envie de consulter la version originale.

« remote time, space, and ultra-dimensionality » = « l'outre-temps, de l'outre-espace et de l'ultra-dimensionnalité ». J'ignore si c'est correct, mais ça me semble d'un lourd… Entre « les abîmes complexes des temps lointains, de l'espace… » de la traduction #3, ou « les abîmes complexes de l’éternité, de l’infini… » de la #2, cette version semble assez gauche.

L'emploi du passé simple (distinguâmes, éprouvâmes) vieillit la prose. Cela renforce la dimension narrative, mais alourdit à mon sens le phrasé. Il y a dans tout le paragraphe un rythme qui me semble bancal.


CONCLUSION :

La version #1 me semble clairement ratée à plusieurs niveaux.
La version #2 me semble la plus chantante, la plus en phase avec le rythme lovecraftien et la plus évocatrice, juste gâtée par une expression malheureuse.
La version #3 est correcte, un peu moins jolie à mes yeux que la #2
La version #4 a des qualités mais aussi certains défauts stylistiques et présente des lourdeurs absentes de l'original

2 > 3 ≥ 4 > 1


__________________


Mon avis concernant l'introduction de The Call of Ctuhlhu :

TRADUCTION #1

— phrase #1 : excellent. C'est clair, précis, parfaitement conforme à l'original et parfaitement conforme à la langue française.

— phrase #2 : Bien. On peut pinailler sur la transformation de « seas / mers » en « océans ». Je trouve cependant le rythme de la fin de phrase un peu poussif (« au large desquels nous n'avons jamais été destinés à naviguer »)

— phrase #3 : Traduction fidèle, mais avec un quelque chose de scolaire.



TRADUCTION #2

— phrase #1 : C'est précis, mais la phrase n'a pas la limpidité de l'original ou de la première traduction.

— phrase #2 : Seas devient mers. Noires mers d'infini est joliment formulé. Hélas le reste est prosaïque à mes oreilles.

— phrase #3 : La lecture en français me gène, indépendamment de toute notion de traduction. Soit nous deviendrons fous de la révélation sonne mal, à peine moins que l'assemblage de nos connaissances dissociées.



TRADUCTION #3

— phrase #1 : Excellent, même remarque que pour #1

— phrase #2 : Je trouve celà bien formulé, bien construit, harmonieux. Une réserve : on ne vogue pas sur un îlot.

— phrase #3 : J'envie sa limpidité. Elle est claire, poétique, harmonieuse, travaillée. Creusant laborieusement son propre sillon est joliment trouvé.



TRADUCTION #4

— phrase #1 : Traduction bien moins littérale. On peut contester le choix. Traduire merciful en pitoyable au lieu de miséricordieux dans les trois autres traductions relève de l'erreur il me semble.

— phrase #2 : les noirs océans d'infinitude. Gêné de prime abord par ce choix, je lui trouve un aspect assez travaillé. La phrase en elle même est très claire, respecte parfaitement le rythme de l'original.

— phrase #3 : Je suis gêné par le choix de traduire straining par s'évertuer [dans sa propre direction. Pareil pour coordination des connaissances. Le reste me va.


CONCLUSION :
La lecture la plus agréable reste pour moi la troisième traduction. La plus désagréable est la deuxième. Première et dernière se situent entre les deux, avec une préférence pour la première.

3 > 1 > 4 > 2
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Pyjam » 23 mars 2018 à 17:46

J'aime beaucoup la trouvaille « …de l’outre-temps, de l’outre-espace et de l’ultra-dimensionnalité. » qui donne au texte un cachet délicieusement désuet, mais pas trop. Rien que pour ce bout de phrase (et parce qu'il n'y a pas d'erreur dans le reste du texte) c'est ma traduction préférée.
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Curwen » 23 mars 2018 à 17:50

Pyjam a écrit :Je suggère le même exercice avec la première phrase d'Azathoth :

When age fell upon the world, and wonder went out of the minds of men; when grey cities reared to smoky skies tall towers grim and ugly, in whose shadow none might dream of the sun or of spring’s flowering meads; when learning stripped earth of her mantle of beauty, and poets sang no more save of twisted phantoms seen with bleared and inward-looking eyes; when these things had come to pass, and childish hopes had gone away forever, there was a man who travelled out of life on a quest into the spaces whither the world’s dreams had fled.


• TRADUCTION #1
Quand la vieillesse s’abattit sur le monde et que l’émerveillement disparut de l’esprit des hommes, quand les cités grises érigèrent dans les cieux enfumés de hautes tours sinistres et laides, à l’ombre desquelles il n’était plus possible de rêver au soleil ou aux prairies fleuries du printemps, quand la science dépouilla la terre de son manteau de beauté et que les poètes cessèrent de chanter autre chose que des fantômes déformés par leurs regards brouillés et tournés seulement vers l’intérieur, quand, donc, toutes ces choses furent arrivées, et que les désirs enfantins s’effacèrent à tout jamais des mémoires, il se trouva un homme pour effectuer un voyage hors de cette existence et partir dans l’espace, à la recherche de nos anciens rêves.


• TRADUCTION #2
Lorsque la vieillesse tomba sur le monde et que les hommes perdirent leur capacité à s’émerveiller, quand les villes grises dressèrent dans les cieux voilés leurs hautes tours funestes et laides dans l’ombre desquelles on ne pouvait plus rêver ni au soleil, ni aux prés florissants du printemps, quand le savoir dépouilla la terre de son manteau de beauté et que les poètes ne chantèrent plus que les fantômes déformés par leurs regards troubles et tournés vers l’intérieur, quand toutes ces choses arrivèrent, effaçant pour toujours les espoirs enfantins, un homme quitta la vie pour voyager dans l’espace où s’étaient enfuis les rêves du monde.


• TRADUCTION #3
Quand la vieillesse s’abattit sur le monde, que l’émerveillement disparut de l’esprit des hommes ; quand les cités grises dressèrent vers les cieux encrassés leurs grandes tours sinistres et laides, à l’ombre desquelles nul ne pouvait rêver du soleil ni des prairies fleuries du printemps ; quand la science dépouilla la Terre de son manteau de beauté et que les poètes cessèrent de chanter les troubles fantasmes que leur montraient leurs yeux baignés de larmes et tournés vers leur âme ; quand toutes ces choses ne furent plus, et que les espoirs enfantins se furent évanouis à jamais, vint un homme qui s’envola loin de la vie pour se mettre en quête des espaces où les rêves du monde avaient fui



Je n'ai que trois traductions pour ce texte.
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Pyjam » 23 mars 2018 à 18:19

Je savais que ce serait intéressant.
Curieusement, personne ne traduit inward-looking eyes par regard introspectif. Est-ce que c'est si mauvais ?
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Re: H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

Messagepar Curwen » 27 mars 2018 à 15:13

Je donne le nom des traducteurs :

At the Mountains of Madness :

— Traduction No. 1 = François Bon (Fictions surnaturelles, 25 récits, romans et nouvelles — © Tiers Livre, 2015)

— Traduction No. 2 = Arnaud Demaegd (Cthulhu, le mythe II — © Bragelonne et Sans-Détour, 2015)

— Traduction No. 3 = Simone Lamblin (Œuvres, Vol.1 — © Éditions Denoël, reprise par Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1991)

— Traduction No. 4 = David Camus (Les Montagnes hallucinées — © Éditions Mnémos, 2013)





The Call of Cthulhu :

— Traduction No. 1 = David Camus (© Éditions Mnémos, 2013)

— Traduction No. 2 = François Bon (Fictions surnaturelles, 25 récits, romans et nouvelles — © Tiers Livre, 2015)

— Traduction No. 3 = Maxime Le Dain (Cthulhu, le mythe I — © Bragelonne et Sans-Détour, 2012)

— Traduction No. 4 = Claude Gilbert (Œuvres, Vol.1 — © Éditions Denoël, reprise par Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1991)



Azatoth :

#1 = Bouquins
#2 = Bragelonne
#3 = Mnémos



Merci pour vos avis :)

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