Et toujours les Forêts - Sandrine Collette

Avatar de l’utilisateur
Joachim-28
Axiomatique
Messages : 162
Enregistré le : 23 septembre 2019 à 10:09
Localisation : Nogent-le-Rotrou
Contact :

Et toujours les Forêts - Sandrine Collette

Messagepar Joachim-28 » 30 septembre 2022 à 17:21

Image
Une autrice française propose un roman post-apo. Elle nous avait déjà habitué au roman de survie avec Juste après la vague, paru en 2018. La plume est légère et alerte, et la catastrophe décrite a toujours pour but d'observer les effets sur les personnages.

Dans ce roman, un ouragan de feu s'est abattu, anéantissant toute vie. Quelques survivants qui étaient dans des grottes ont échappé au désastre. Le roman narre ainsi la vie qui reprend peu à peu. Comment reconstruire la civilisation ? Mais avant : va-t-on survivre ? Quoi manger ? Si les limites de la catastrophe ne sont pas totalement circonscrites (jusqu'où s'étend le désastre ?), et qu'il fait penser au roman de Cormac McCarthy La Route, il se démarque par l'envie de montrer que, parfois, dans de telles situations, la barbarie peut s'effacer temporairement pour faire place à l'entraide. Ainsi cette scène où le protagoniste principal se défait de quelques rations de nourriture pour aider des personnes errantes. Il ne s'agit pas de croire à un monde de bisounours, mais de proposer un peu différent : on n'est pas toujours obligé de dépouiller son prochain, même si c'est qui arrive le plus souvent. Je me méfie des romans qui nous proposent pour seul modèle de post-apo la violence tous azimuts (voire le cannibalisme) ; c'est certes sexy comme drama, et titille notre cerveau reptilien qui est câblé pour être plus réactif au danger (instinct de survie), mais on peut aussi mettre quelques gouttes d'eau dans son vin.

Les points faibles du roman se situent au niveau des personnages secondaires, ces derniers étant plutôt fades, Mathilde n'a pas de caractère, elle est diaphane, veule comme la terre brûlée du roman, pas beaucoup de description de son ressenti face à son violeur qui finit par fonder une famille avec elle, comme si c'était dans l'ordre des choses.

On peut aussi rapprocher ce roman de Malevil de Robert Merle, où des clans s'établissent pour survivre.

Retourner vers « Livres (autres maisons d'édition) »