Eux, Kay Dick
- Razheem L'insensé
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Eux, Kay Dick
Ça commence par la mort d’un chien, par des bruits de pas étouffés, par la confiscation de livres. Par le sac de la National Gallery, purgée de ses œuvres. Puis viennent les miradors, érigés pour surveiller les côtes, et des hommes armés, qui parcourent les campagnes en détruisant chaque œuvre d’art qu’ils dénichent… et ceux qui cherchent à les protéger. Ils capturent les dissidents – les écrivains, les peintres, les musiciens et même les célibataires et les couples sans enfants – lors de vastes rafles. Ils veulent soigner la société des personnalités subversives. Mais quelques survivants ont réussi à fonder en secret un havre de paix pour les réfugiés culturels, leur permettant de préserver leur art, de créer, d’aimer et de se souvenir. Du moins, jusqu’à ce qu'on les découvre, ou qu’on les dénonce.
LA grosse surprise de ce début d'année, pris au hasard dans ma pile à lire immense de SP, un roman majeur enfin redécouvert dans le genre pourtant touffu et encombré de la dystopie ! Impressionnant.
- Pierre-Paul Durastanti
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Re: Eux, Kay Dick
Je suis pour ma part un peu dans l'entre-deux. Oui, le livre est terne, par son style plus que sobre ; obscur, avec ses personnages anonymisés (au point qu'en anglais, le genre du -- des ? -- narrateur(s) n'est jamais spécifié, alors qu'en français, un choix a été fait) ; et froid. Mais ce fascisme mou qui s'installe au quotidien me semble bien vu et tristement plausible. L'autrice installe le malaise à petites touches et, l'air de rien, c'est bientôt la terreur qui règne, face à laquelle la résistance, essentiellement passive, semble futile, mais existe cependant. J'ai pensé à Nina Allan par instants. Kay Dick, dans sa vie d'éditrice, a eu l'occasion de publier George Orwell. Eux permet d'imaginer (et ce n'est une boutade qu'à première vue) une pantoufle qui écrase un visage humain, pour l'éternité.
Je rêve sur le bord du monde et de la nuit. (…) Qui est là? Ah très bien : faites entrer l’infini. -- Louis Aragon
Re: Eux, Kay Dick
Assez d'accord. Dans le genre le totalitarisme vécu de l'intérieur, c'est très fort et implacable. Mais aussi très froid, comme un entomologiste plongé dans l'auscultation de ses spécimens desséchés.
Re: Eux, Kay Dick
J’ai trouvé la froideur du style et de l’histoire vraiment pertinente. C’est juste glaçant et ça donne toute sa force à ce texte.
C’est seulement après l’avoir terminé que j’ai lu que certains considéraient qu’il y avait peut-être plusieurs personnages principaux. Et maintenant qu’en plus je sais que le genre est neutre en anglais, je me dis que je vais le relire en VO.
C’est seulement après l’avoir terminé que j’ai lu que certains considéraient qu’il y avait peut-être plusieurs personnages principaux. Et maintenant qu’en plus je sais que le genre est neutre en anglais, je me dis que je vais le relire en VO.
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