Kurt VONNEGUT - Nuit mère
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Kurt VONNEGUT - Nuit mère
Certes, ce Vonnegut-là n'est pas SF, mais c'est un Vonnegut quand même, alors voilà.
Et donc, pour ce roman de 1961 intitulé Nuit mère (traduit il y a longtemps sous le titre Nuit noire), les mémoires d'un propagandiste nazi qui n'était pas que cela.
C'est malin comme il se doit, faussement léger, habilement conçu : Vonnegut.
Pas un chef-d’œuvre, attention - on est très loin d'Abattoir 5 à cet égard. Mais c'est quand même au-dessus du lot.
J'espère que Gallmeister poursuivra...
Hop : Kurt VONNEGUT, Nuit mère
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Re: Kurt VONNEGUT - Nuit mère
Après Le Petit déjeuner des champions, Dieu vous bénisse Monsieur Rosewater, Le Petit oiseau va sortir et Abattoir 5, je viens de finir Nuit mère (Mother Night, 1961). Et ce pose le problème suivant : que pourrais-je te dire de pas trop con, à toi, lecteur nomade et consommateur frénétique, qui t'inciterait à lire ce bijou ?
Howard C. Campbell, dramaturge américain émigré en Allemagne et zélé propagateur du régime nazi envoie à Vonnegut ses confessions de la cellule de Jérusalem où il est enfermé en attente de son procès. On y apprend que son talent hors norme pour soutenir le Reich n'aurait été qu'une couverture pour son activité d'agent américain. Commence alors le récit rocambolesque d'une existence théâtrale ou règnent tout à la fois les faux-semblants, l'incompréhension et l'absurde.
Kurt Vonnegut nous invite dans ce roman, son troisième, à nous interroger sur le rôle que nous sommes prêt à jouer dans la pièce de notre vie : est-il le bon ? Finit-on par y croire au point que l'on ne fasse plus qu'un avec notre rôle ? Et sera-t-on prêt à l'assumer jusqu'au bout et à en payer le prix ?
Si le laconisme du personnage face à la galerie de furieux qu'il croise est incroyablement drôle, il participe aussi à le rendre de plus en plus inquiétant au fur et à mesure que les cadavres s'entassent et que le doute du lecteur croît quant à l'identité même d'Howard. On s'enfonce alors malgré l'humour dans une quête crépusculaire, peuplée de fous dont on ne sait si les plus dangereux ne sont pas justement ceux qui sortent de leur rôle.
Un roman aussi drôle, effrayant et pathétique que la nature humaine. Autant vous dire que cette critique ne lui fait pas honneur et que vous devez le lire.
Et devinez kikic'est qui m'a fait découvrir cet auteur ?
Je confirme : Vonnegut fait du bien ; Vonnegut, c’est le bien. Même si là, ça fait un peu mal à la vie.
Howard C. Campbell, dramaturge américain émigré en Allemagne et zélé propagateur du régime nazi envoie à Vonnegut ses confessions de la cellule de Jérusalem où il est enfermé en attente de son procès. On y apprend que son talent hors norme pour soutenir le Reich n'aurait été qu'une couverture pour son activité d'agent américain. Commence alors le récit rocambolesque d'une existence théâtrale ou règnent tout à la fois les faux-semblants, l'incompréhension et l'absurde.
Kurt Vonnegut nous invite dans ce roman, son troisième, à nous interroger sur le rôle que nous sommes prêt à jouer dans la pièce de notre vie : est-il le bon ? Finit-on par y croire au point que l'on ne fasse plus qu'un avec notre rôle ? Et sera-t-on prêt à l'assumer jusqu'au bout et à en payer le prix ?
Si le laconisme du personnage face à la galerie de furieux qu'il croise est incroyablement drôle, il participe aussi à le rendre de plus en plus inquiétant au fur et à mesure que les cadavres s'entassent et que le doute du lecteur croît quant à l'identité même d'Howard. On s'enfonce alors malgré l'humour dans une quête crépusculaire, peuplée de fous dont on ne sait si les plus dangereux ne sont pas justement ceux qui sortent de leur rôle.
Un roman aussi drôle, effrayant et pathétique que la nature humaine. Autant vous dire que cette critique ne lui fait pas honneur et que vous devez le lire.
Et devinez kikic'est qui m'a fait découvrir cet auteur ?
Je confirme : Vonnegut fait du bien ; Vonnegut, c’est le bien. Même si là, ça fait un peu mal à la vie.
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