zen arcade a écrit :Même sans compter le côté plus "ardu" d'Anatèm, juste le nombre de pages et le temps de lecture, bêtement, ça doit jouer, non ?
Bien sûr, tout le service de presse lève les yeux au ciel quand les livres sont gros.
Mais c'est très marrant (pour ne pas dire paradoxal), on sort pour l'été un livre qui s'appelle
Rhapsodie italienne, c'est une fresque historique de 1915 à 1944, une sorte de
Guerre et paix du fascisme italien. C'est plus gros qu'
American Elsewhere (qui était le plus gros livre d'Albin Michel en 2018). Ce livre-là, j'en entends parler depuis des mois, Francis Esmenard l'a lu (il ne lit pas toute la production AM, ce serait impossible) et quand il en parle, tu as l'impression que ça va être l'événement de l'année, le succès inattendu dont tout le monde rêve, un séisme littéraire. En réunion commerciale, d'un côté Gilles Haéri (le DG), Richard Ducousset (le directeur littéraire) rappellent que les gens adorent les gros livres, les fresques, les sagas, et d'un autre le service de presse dit "mais on arrivera pas à le faire lire, ça sera très difficile, etc".
Pour en revenir à l'imaginaire, j'ai eu beaucoup plus de presse sur
American Elsewhere (784 pages) que sur
Anatèm. On peut dire que les deux sont un "événement" à nôtre échelle, mais quand même, je peux pas m'empêcher dans un coin de ma tête de me dire : "hé, y'en a un des deux qui a été numéro un sur la liste des best-sellers du New York Times, tous genres confondus".
GD