Neuromancien, William Gibson

Soleilvert
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Soleilvert » 11 juillet 2022 à 21:18

Contrairement à Lorhkan, je trouve que la nouvelle version de l'incipit pose bel et bien un problème qualitatif, car "chaîne défunte" fait appel par son adjectif à un registre plutôt soutenu qui me semble absent du "dead channel" original.


Pardon de remonter ce sujet mais à propos de la première phrase, une chaine calée sur un émetteur hors service, c'était gris ? Une chaine défunte c'est noir ?
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Lorhkan » 12 juillet 2022 à 22:23

Soleilvert a écrit :
Contrairement à Lorhkan, je trouve que la nouvelle version de l'incipit pose bel et bien un problème qualitatif, car "chaîne défunte" fait appel par son adjectif à un registre plutôt soutenu qui me semble absent du "dead channel" original.


Pardon de remonter ce sujet mais à propos de la première phrase, une chaine calée sur un émetteur hors service, c'était gris ? Une chaine défunte c'est noir ?

L'époque de l'écriture intervient ici.
Lors de la rédaction de Neuromancien, seule la TV analogique existait, et une émetteur hors-service ou une chaîne défunte (ce qui revient à peu près au même) donnait de la "neige".

Aujourd'hui, à l'ère de la TV numérique, dans les deux cas ça donne du noir.

Neuromancien est donc un roman dont les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre l'incipit. :D
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Soleilvert » 13 juillet 2022 à 08:06

Lors de la rédaction de Neuromancien, seule la TV analogique existait, et une émetteur hors-service ou une chaîne défunte (ce qui revient à peu près au même) donnait de la "neige".

Aujourd'hui, à l'ère de la TV numérique, dans les deux cas ça donne du noir.


Donc à mon avis c'est un contre sens. Il aurait mieux fallu conserver la trad originale avec une note précisant la technologie de l'époque. La neige peut exprimer un sentiment de tristesse ou de désolation. Le noir c'est la mort.
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Biro » 14 juillet 2022 à 20:59

Soleilvert a écrit :Donc à mon avis c'est un contre sens. Il aurait mieux fallu conserver la trad originale avec une note précisant la technologie de l'époque. La neige peut exprimer un sentiment de tristesse ou de désolation. Le noir c'est la mort.

A mais pas du tout, quand je l'ai lu gamin j'avais était frappé justement par cet incipit viscéral dans lequel je n'avais pas vu de l'eau en flocons mais bien un mélange noir/gris/blanc avec le son qui va avec (Krrrshhh).
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Weirdaholic » 14 juillet 2022 à 21:06

Soleilvert a écrit :Contrairement à Lorhkan, je trouve que la nouvelle version de l'incipit pose bel et bien un problème qualitatif, car "chaîne défunte" fait appel par son adjectif à un registre plutôt soutenu qui me semble absent du "dead channel" original.


Pour moi, ce n'est pas forcément le registre, mais le fait que l'impact sonore et rythmique de l'incipit se perd, y compris dans la première version (qui est resté dans la tête de beaucoup de monde, moi y compris).

Je l'aurais vu traduit en mode plus fou, mais en même temps, c'est tellement compliqué de traduire un texte aussi emblématique, alors... et la traduction parfaite n'existe pas, par définition.

L'important, c'est qu'un texte aussi séminal (et aussi en avance sur son temps) puisse de nouveau être offert au public francophone (il faudra que je le relise, tiens, voire que je l'essaye en VO).
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Soleilvert » 14 juillet 2022 à 21:47

Contrairement à Lorhkan, je trouve que la nouvelle version de l'incipit pose bel et bien un problème qualitatif ...

C'est pas moi c'est Mannaz Laguz :)

un mélange noir/gris/blanc

oui pourquoi pas
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Le nocher des livres » 25 août 2022 à 14:51

J'ai lu Comte Zéro dans sa nouvelle traduction : je ne me sens pas capable de comparer avec la précédente, mais j'ai aimé cette relecture.
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Re: Neuromancien, William Gibson

Messagepar Thomas_at_constellations » 30 novembre 2022 à 21:29

Alors que je venais partager mon avis sur "Mona Lisa disjoncte", je me rends compte que j'avais partagé celui sur "Comte Zéro". Faisons d'une pierre deux coups, mais comme vous le verrez d'un livre à l'autre, le plaisir n'est pas le même

Ma chronique de Comte Zéro:
Quel plaisir de lire ce livre et de retrouver la plume de Gibson ! Comte Zéro est une suite qui ne se repose pas sur ses lauriers, faisant le choix de mécaniques narratives différentes et en explorant les thèmes du livre précèdent sous un angle bien différent, mais au moins aussi intéressant, tout en en explorant d’autres. Plutôt que de faire du « simple cyberpunk », l’auteur ouvre aussi une porte intéressante vers le biopunk. Le monde de l’Étendue est dépeint par petites touches qui le rendent fascinant et qui donnent envie d’en savoir plus. Bref, j’ai passé un super moment et j’ai hâte de lire « Mona Lisa Overdrive ».

Ma chronique de Mona Lisa disjoncte:
« Mona Lisa disjoncte » n’est pas désagréable à lire grâce à la plume de son auteur et reste rythmé grâce à son découpage, mais c’est tout. S’il est plaisant de trouver une histoire cyberpunk qui place autant de femmes au cœur de son intrigue, les personnages restent sous-utilisés, y compris ceux qu’on avait croisés dans les tomes précédents. Les nouveaux personnages restent totalement oubliables. L’intrigue qui ne décolle jamais tout à fait reste floue jusqu’à sa fin qui, si elle est surprenante, est décevante.
« La tombe est vide le héros s’éveille. »

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