Dictionnaire Encyclopédique de 700 pages pour les auteurs et passionnés de SF (Brian Stableford)

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Dictionnaire Encyclopédique de 700 pages pour les auteurs et passionnés de SF (Brian Stableford)

Messagepar 15 Millions de Bosons » 30 avril 2021 à 09:44

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Les professionnels et passionnés du forum connaissent déjà le britannique Brian Stableford (qui est l’auteur de plus de 70 romans).

Mais ce romancier de SF est aussi l’auteur d’un dictionnaire magistral de 729 pages, en anglais, sorti en 2006, réédité en 2015 (Routledge). En regard de cet imposant volume, le prix est plutôt raisonnable pour la version papier. Quant à la version Pdf, on la trouve sans difficulté sur le Net.

Certes, ce dictionnaire n’est pas exhaustif. Il ne pourrait l’être. Et il est forcément limité aussi par sa date de parution. Néanmoins, on trouve de nombreuses entrées qui sont les plus attendues dans le registre de la SF.

En voici quelques-unes au niveau des thématiques pour nous faire une idée :

Alien, android, artificial intelligence, biotechnology, black hole, civilisation, clone, colonisation, conte philosophique, cryogenics, cybernetics, cyberspace, cyborg, dystopia, ecocatastroph, entropy, ether, ethics, eugenics, evolution, exobiology, flying saucer, fourth dimension, future, futurology, genetics, gravity, hard science fiction, hyperspace, hypnosis, invisibility, linguistics, logic, macrocosm, magnetism, mathematics, medicine, metaphysics, microbiology, microcosm, monster, mutation, myth, nanotechnology, palingenesis, parallel world, parapsychology, philosophy, physics, plurality of worlds, politics, pollution, positivism, posthuman, prediction, probability, psychotropic, radiation, radio, relativism, robot, rocket, science, science fiction, SETI, sex, singularity, sociobology, space travel, speculative non-fiction, steampunk, submarine, superman, technology, telephone, television, terraform, theology, time, time travel, transport, utopia, virtual reality, war, weapon, xenology, zoology.

Ces entrées sont plus nombreuses que celles que j’ai retenues, néanmoins, on se fera ainsi une idée des champs couverts.

Ce dictionnaire aborde de nombreux horizons, aussi par son index. Des entrées qui n’existent pas directement sont traitées au sein des textes. Je pense par exemple au « transhumanism » traité page 401, corrélé à l’entrée « posthuman », ce qui est un lien logique. Ou encore à "multiverse" (p. 280, 356) corrélé à l'entrée "parallel worlds".

Science Fact and Science Fiction

Je n’aborde pas la question des auteurs mentionnés car ce dictionnaire est intitulé « science fact and science fiction » et sous-titré « an encyclopedia ». Je rappelle qu’il existe une différence importante au niveau du sens du mot « encyclopédie » pour un français et un britannique. Pour ce premier, une encyclopédie est le plus souvent illustrée, se conçoit en de nombreux volumes et est le fruit d’une collaboration de nombreux auteurs. Or, il n’y a aucune illustration dans ce volume unique proposé par un auteur unique. Pour un français ou un francophone, ce travail s’apparente plus à un « dictionnaire encyclopédique », ce qui explique le titre du présent article.

« Science factuelle et science-fiction » n’est donc pas orienté sur la biographie des auteurs et leur bibliographie, mais il en aborde néanmoins un certain nombre et ce, y compris au niveau des entrées (on y trouve, par exemple, Philip K. Dick, Samuel Delany, Asimov, Clarke, Poe, Greg Egan et beaucoup d’autres). Si je prends l’exemple de l’entrée « linguistics », j’ai été surpris de découvrir que Brian Stableford aurait pu enrichir l'entretien sur youtube du 5 mars dernier entre l’invité Frédéric Landragin et Roland Lehoucq (chaîne Le Bélial). Il y a quelques différences de repères entre la culture britannique et la culture francophone au niveau des références, ce qui peut se montrer enrichissant d’un côté, lacunaire d’un autre.

Bien entendu, certains peuvent trouver discutable l’intérêt de tels dictionnaires encyclopédiques puisqu’on peut trouver aisément des textes plus pointus, plus récents, mieux documentés à l’ère d’internet. On pensera, par exemple, à la troisième édition, dès 2011, de L'Encyclopedia of Science Fiction (de John Clute et Peter Nicholls pour les deux premières éditions, puis avec le soutien supplémentaire de David Langford et Graham Sleight pour la troisième) qui a quitté définitivement le domaine du papier pour être en ligne et constamment actualisée avec plus de 18 500 entrées. Certes, mais comme je le disais précédemment, ce ne seront pas forcément les mêmes références qui seront utilisées sur une thématique précise, comme par exemple sur la linguistique.
En effet, à l'entrée "linguistics", Stableford mentionne les deux auteurs que sont Spir et Whorf et donne des références qui ne sont pas dans l'Encyclopedia of Science Fiction. Cette dernière a préféré se concentrer sur Whorf (à raison) et mentionne des références qu'on ne trouve pas chez Stableford. Par exemple, le roman de Naomi Mitchison : Memoirs of a Spacewoman (1962) dont il existe une traduction française par Stéphane Rouvre chez Denoël : Mémoires d'une femme de l'espace (1963). Toutefois, Stableford ne l'a pas oubliée dans son dictionnaire encyclopédique. On retrouve Naomi Mitchison à 4 reprises dans son Index, mais sur des registres différents de la linguistique (en l'occurrence, aux entrées "biotechnology", "clone" et "food science").

Il peut donc y avoir un intérêt pour un chercheur, un passionné ou un auteur de SF d’avoir (aussi) ce dictionnaire à portée de main pour accéder à un autre source culturelle. Si certains ne sont pas convaincus, qu’ils comparent le contenu de wikipédia avec le contenu de l’Encyclopaedia Universalis, ils constateront que les sources et les approches sont très différentes sur une même notion. Bref, les deux sont utiles car comme chacun sait, rien n’est parfait en ce monde, tout est perfectible. Et puis n'oublions pas que dans tout jugement de goût et dans notre sensibilité, il y a une grande part de subjectivité.

Des références philosophiques

D'aucuns trouveront forcément des lacunes à ce dictionnaire, mais c’est tout de même une vaste somme d’érudition puisque Brian Stableford aborde aussi la philosophie (Pythagore, Platon, Aristote, George Berkeley, Bergson, Hegel et Marx, William James, Leibniz, Kant, Swendenborg, etc.) et connaît bien la culture française ! En effet, il a traduit de nombreuses œuvres françaises en anglais dont, par exemple, Lumen de Camille Flammarion (2002), Les Navigateurs de l’Infini (Navigators of Space and Other Alien Encounters), La Force Mystérieuse (The Mysterious Force and Other Anomalous Phenomena), La Jeune Vampire (The Young Vampire and Other Cautionary Tales), 15 Récits de la Préhistoire (Vamireh and Other Prehistoric Romances), L’Énigme de Givreuse (The Givreuse Enigma and Other Stories) de J.H. Rosny Aîné (auteur franco-belge : né à Bruxelles, puis installé et décédé à Paris), ainsi que deux autres du même auteur, et tant d’autres !

Comme on s’y attend, Rosny Aîné est donc très cité dans son Dictionnaire Encyclopédique. Je signale au passage, que ce mois-ci, vient de reparaître chez Okno, trois de ses œuvres majeures : La Mort de la Terre (roman), Nymphée (nouvelle), et Les Xipéhuz (roman) dans un unique recueil.

Une culture française classique

Il est également l’auteur de nombreux essais (en anglais). Bref, ce grand monsieur connaisseur de la culture française (il cite aussi J. Verne, Beaudelaire, Hugo, Balzac, Michelet, Sand, Groc, Cyrano de Bergerac, J. Renard, Teilhard de Chardin, Pierre Boulle, et beaucoup d'autres jusqu'aux "fourmis" de Weber) est un vaste puits de science… en science-fiction et dans des domaines connexes (science, littérature, philosophie, sociologie). Il est d'ailleurs diplômé en biologie et en sociologie (PhD). On pourrait comparer son ambitieux projet à celui de Pierre Versins en 1972 (rééd. 1984) dont L'Encyclopédie de l'Utopie, des Voyages Extraordinaires et de la Science-Fiction avait dépassé le millier de pages (1037 pages).

Son site officiel.

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Dans BIFROST n°61 était publiée une critique du recueil "Dimension" de Brian Stableford signée Philippe Boulier. Voici le lien chez Rivière Blanche.

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Au sommaire, neuf nouvelles :

L'Exposition secrète (inédit en français, traduit par Catherine Rabier).
L'Homme qui inventa le Bon Goût (traduit par Sylvie Denis).
Le Mal que font les Hommes (traduit par Florence Dolisi).
L'Élixir de Jouvence (traduit par Florence Dolisi).
Après l'âge de pierre (inédit en français, traduit par Jean-Marc Lofficier).
Les Flûtes de Pan (traduit par Martine Loncan).
La Grande Chaîne de l'Être (inédit en français, traduit par Jean-Marc Lofficier).
Les Immortels de l'Atlantide (traduit par Lucas Moreno).
Le Sauvetage du Titan ou La futilité revisitée (traduit par Nicolas Cluzeau).
"Dans le chaos, le collectif peut dépendre d'une particule" (Poul Anderson)

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