Messagepar Pierre-Paul Durastanti » 30 novembre 2016 à 16:06
"Une étrange atmosphère pesait sur la jungle cette nuit-là. La radiance des quatre satellites joviens la transmuait en un paysage de conte de fées qui mêlait ombres profondes et moires argentées. Les arbres-fougères se dressaient, masses imposantes de frondes plumeuses terminées par des cocons de spores. Les chênes-cuivres luisaient de leur rouge lueur métallique sous le vif éclat des lunes. Les lianes-reptiles se balançaient aveuglément aux branches, tels de sombres serpents.
"Dans les intervalles embroussaillés séparant les grands arbres-fougères trônaient des fleurs électriques d’une beauté surnaturelle — magnifiques, tentatrices, prêtes à gratifier qui les effleurerait sans méfiance d’une puissante décharge générée par la « pile » biochimique dans leur calice. De gigantesques lierres nocturnes s’épanouissaient au sein des ombres, leurs pétales blancs d’un mètre de large s’ouvrant et se refermant petit à petit. Le vent dans la canopée soufflait des nuages scintillants de spores qui poudraient de mercure toute la végétation au-dessous."
-- Edmond Hamilton, Capitaine Futur : L'empereur de l'Espace
Je rêve sur le bord du monde et de la nuit. (…) Qui est là? Ah très bien : faites entrer l’infini. -- Louis Aragon