Nicolas B. a écrit :Hello !
Les échanges sur ce fil m’interpellent quelque peu. Je les trouve assez révélateurs de l’air du temps, de la façon dont nous sommes aujourd’hui obnubilés par les sujets sociétaux. Féminisme, promotion de l’africanité, des droits des LGBTQ…
Des combats certainment respectables, mais qui ont tendance à accaparer l’attention au détriment de causes à mon sens bien plus essentielles. On pourrait citer la juste répartition des bénéfices du progrès, le changement climatique, la pollution, l’épuisement des ressources (tous ces problèmes étant d’ailleurs liés entre eux).
Il suffit de comparer la place accordée dans les médias aux sujets sociétaux par rapport aux sujets essentiels. J’y vois une véritable injonction à se conformer à une certaine doxa soit-disant progressiste, où celui qui n’embrasse pas la cause est pointé du doigt. Et tout le monde suit (à commencer par notre triste personnel politique).
C’est ainsi que même sur le forum du Bélial, le respect de la langue française de Lutin lui est reproché (à quel titre d’ailleurs ? Pour non-respect du féminisme ?) et l’exaspération de captain penobo, toute argumentée qu’elle soit, est balayée d’une ironie lapidaire.
Je sais bien que dévorer de la littérature de l’imaginaire n’immunise pas contre le formatage de la pensée, mais cela devrait quand même nous aider un peu, non ?
Bonjour Nicolas B.,
De mon côté, je ne reproche pas son orthographe à Lutin. Chacun peut bien utiliser auteur ou autrice à son envie. Je signalais simplement que la définition du dico n'était pas forcément une source aussi sûre qu'elle peut le sembler, qu'« autrice » existait il y a fort longtemps et d'une manière totalement légitime (il existe même une règle de grammaire très précise qui détermine la féminisation des métiers en -ice ou -euse, pour ceux qui sont intéressés).
Si Lutin a tout à fait le droit de faire ce qu'elle veut, pourquoi rappeler l’existence d'une règle d'orthographe serait-il interdit ? Parce que ce rappel peut vous exposer à un agaçant « Et allez ! tout est prétexte au petit couplet sur le féminisme, c'est tellement tendance... » ? Parce que de fins analystes de personnalités vont vous coller dans des cases telles que « esprit formaté » et « suiveur de mode » qui font plus que frôler le foutage de gueule ?
Tout ce qu'a révélé cet épisode, selon moi, c'est la propension qu'ont certaines personnes (ici : le Capitaine et toi-même) à se persuader des motivations d'intervenants qu'elles ne connaissent absolument pas. Si cette manière de faire peut rassurer en simplifiant assez sa propre vision du monde et aider à trouver le sommeil, je la considère, pour le coup, bien débile. La pratique du respect que cela semble démontrer laisse effectivement penser que celui qui est dû aux femmes a encore un long chemin à parcourir.
Je ne vais pas m'étendre davantage sur ce sujet mais, bordel, me faire taxer de suiveur de mode décérébré au p'tit déj'... non.