S.O.S. Moutons électriques

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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Pierre-Paul Durastanti » 21 octobre 2024 à 23:17

Je ris : les Moutons annoncent sur FB la parution de leur mook Romantasy... et empêchent de commenter ce post.
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Shibia
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Shibia » 22 octobre 2024 à 10:06

Pierre-Paul Durastanti a écrit :Je ris : les Moutons annoncent sur FB la parution de leur mook Romantasy... et empêchent de commenter ce post.

Et les justifs du mook Peur ! ne sont pas arrivés aux auteurs (ne parlons pas du paiement...)
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Th. D. R.
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Th. D. R. » 22 octobre 2024 à 12:01

Shibia a écrit :Et les justifs du mook Peur ! ne sont pas arrivés aux auteurs (ne parlons pas du paiement...)

Le terme mook, je ne connaissais pas (Google est ton ami). C'est pour cette raison, entre autres, que je suis attentivement tous les fils de ce "Toute l'actu". Et je dis bien tous.
Les justifs, ce sont les exemplaires d'auteur? Ou suis-je encore une fois totalement largué?
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Shibia » 22 octobre 2024 à 13:56

Non non c'est bien ça : les justificatifs de travail fait. Désolée je mélange allègrement le vocabulaire de journaliste pigiste (mon métier premier) avec celui en vogue dans l'édition. En presse, les journalistes intégrés à la rédaction et les pigistes réguliers ont un abonnement gratuit à leur média, et les pigistes occasionnels reçoivent normalement à parution (gratuitement) un exemplaire du numéro où est paru l'article : le fameux "justif".
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Herbefol » 22 octobre 2024 à 14:15

Pierre-Paul Durastanti a écrit :Je ris : les Moutons annoncent sur FB la parution de leur mook Romantasy... et empêchent de commenter ce post.

Ça a l'air d'être le cas de toutes leurs publications récentes.
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Th. D. R. » 22 octobre 2024 à 14:19

Merci pour votre réponse précise, Shibia.
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Bergelmir » 22 octobre 2024 à 18:58

Pierre-Paul Durastanti a écrit :Je ris : les Moutons annoncent sur FB la parution de leur mook Romantasy... et empêchent de commenter ce post.

Apparemment, ils préfèrent faire eux-même les réponses ET les questions maintenant.

Quelques réponses.

Outre leur déception bien légitime concernait les signatures, certains souscripteurs nous font part de leurs doutes et craintes, ce qui est également très compréhensible. Il semble par conséquent utile d’être aussi transparents que possible, en vous expliquant tout de manière à répondre aux interrogations qui naissent en ce moment. Ne perdez pas foi en nous, nous nous battons.



Saviez-vous lors du lancement de la campagne pour les Gagner la guerre et Janua Vera illustrés que vous alliez vous trouver en difficultés dans quelques mois ?

Non, et même : bien au contraire. C’est là tout le triste paradoxe de notre situation. En janvier 2024, ayant tout de même quelques doutes et afin de connaître au plus près notre situation, nous avons commandé deux documents à notre expert-comptable : un bilan sur la fin 2023, qui s’est avéré franchement excellent ; et un prévisionnel sur trois ans, qui était aussi vraiment très bon, de quoi être assez optimistes. Si nous avions commandé cela, c’est parce que nous nous interrogions sur notre rentabilité : les difficultés rencontrées chez notre précédent diffuseur-distributeur, qui nous avait laissé une ardoise de 105 000 euros au moins (et maintenant ils nous font un procès, c’est dingue !), nous avaient laissés douloureusement fragiles et, pour le dire franchement, usés par un stress continuel. Les choses se passaient plutôt bien chez La Diff-Hachette, mais chat échaudé etc. Ces deux bilans nous rassuraient par conséquent sur notre présent et sur notre avenir, pensions-nous. Sur le papier, le trajet semblait devenir assez tranquille. Nous pouvions donc nous lancer dans le financement participatif de ces éditions illustrées, financement absolument nécessaire afin de pouvoir réaliser des publications aussi coûteuses.


Alors qu’est-ce qui n’a pas été ?

Le premier pépin inattendu, quelques mois plus tard, fut que l’ensemble des subventions que nous avions demandées, comme d’habitude, nous furent refusées : en 20 ans, ce n’était jamais arrivé — ce qui donne au passage une bonne idée de l’état des finances du pays.

Puis deuxième pépin : l’imprimeur des éditions illustrées nous demanda de lui verser d’avance 50 000 euros pour commander le papier, car les frais d’une telle fabrication dépassaient largement leur plafond assuré.

Jusque-là, ça allait encore, mais ensuite les choses continuèrent à se dégrader petit à petit, mettant à bas toutes nos prévisions : il s’avéra que les taux de retours explosaient soudain, « gommant » nos chiffres d’affaires mois après mois. Il faut savoir qu’en France, les librairies ont le droit de retourner la marchandise (les livres) aux distributeurs et d’être remboursés (sous forme d’avoir). Le chiffre d’affaires mensuel d’un éditeur est donc principalement constitué d’une balance entre le placement des nouveautés du mois (positif), les réassorts (positif) et les retours (négatif). D’ordinaire, réassorts et retours s’équilibrent plus ou moins chez nous. Mais voilà : soudain, la mode de la fantasy venait de changer et ce que nous publiions depuis des années, de la fantasy adulte et littéraire, ne plaisait plus trop, le marché s’étant largement déplacé vers la « romantasy » et, dans une moindre mesure, vers un retour à la SF. Pour cette dernière nous venions de créer la « Bibliothèque des Vertiges », no problemo, mais pour la fantasy… Eh bien, la majeure partie de nos titres de l’exercice 2023 furent retournés, invendus. Alors que les placements avaient été bons, certains même excellents. S’en tirèrent les nouveaux Jaworski et Envol de Kathleen Jennings, mais tout le reste… des échecs ! En très peu de mois, nous avons perdu ainsi dans les 150 000 euros.

Confrontés à cet effondrement, nous avons donc pris des décisions radicales : André-François Ruaud le directeur suspendit son salaire durant un trimestre et paya de sa poche des factures d’imprimeurs. Mérédith Debaque, directeur adjoint depuis une dizaine d’années, allait partir. Melchior Ascaride notre directeur artistique allait redevenir freelance. Maxime Gendron notre apprenti ne pourrait pas être embauché. Et à terme rapide, c’est clair, il nous faudra aussi licencier notre logisticien et fermer notre petit entrepôt, lorsque toutes les campagnes seront expédiées. Au niveau de nos publications, il nous faudra un peu réduire la voilure aussi, bien sûr. Un proche de la maison d’édition nous disait dans le temps que « lorsque les gros maigrissent, les maigres meurent » : nous allons essayer de rester maigres, malgré tout !


Et maintenant ?

Ce ne fut pas tout : d’abord, la tempête Boris en Europe centrale inonda notre imprimeur, Finidr en Tchéquie, à la frontière polonaise, nous laissant craindre un moment que les tirages des Jaworski illustrés étaient détruits. Ce ne fut heureusement pas le cas, mais la livraison enregistra un gros retard, car il fallait encore fabriquer les coffrets et tout convoyer vers la France (avec des frais supplémentaires dont nous ne connaissons pas encore le montant), tandis que l’impression des Miscellanées augmentés, payés d’avance eux aussi, tardait également un peu.

Et le dernier clou dans le cercueil, le dernier gros espoir qui semble s’envoler : les chiffres de placement en librairie de nos nouveautés de fin d’année, les Jaworski compris, s’avèrent être très décevants. Alarmés par la situation économique françaises et la baisse du pouvoir d’achat, les libraires sont en effet extrêmement prudents (c’est bien normal) et n’ont pas commandé les nouveautés au niveau habituel de fin d’année, préférant effectuer ensuite d’éventuels réassorts (avec les pertes que cela sous-entend de toute manière). Bref : nous comptions sur cette fin d’année pour nous refaire enfin une santé après cette année éprouvante, ce ne sera pas forcément le cas.


La série noire, quoi ?

On peut le dire ainsi, mais nous nous battons, croyez-le. Un combat qui passe par la signature de différents contrats de reprise poche, par des contrats audiovisuels, par des renégociations de créances, par la mise en vente de la Librairie du Basilic à Bordeaux (dont nous sommes l’un des actionnaires), et bien entendu par l’expédition coûte que coûte de toutes les souscriptions — nous gardons notre logisticien, l’entrepôt et la camionnette tant que tout ne sera pas terminé. Les Moutons électriques sont fatigués… mais combattifs : l’aide incroyable que nous avons reçu par une cagnotte en ligne nous a mis du baume au cœur et un peu de tréso sur le compte, de quoi tenir le temps que tout soit écoulé et que la réorganisation de notre équipe et de notre programme soient effectifs au tournant de l’année. Nous avons encore du « jus », bien des possibles sont encore ouverts devant nous, nous ne baissons pas les bras.



À bientôt, on l'espère,
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar M » 22 octobre 2024 à 19:44

J attends mes exemplaires. Mais je pense que ça sera mon dernier achat avec les Moutons. J'apprécie très peu le déroulement des choses.

Les razzies me manquent. Cette pseudo interview aura pu être nominée pour le prix Putassier.
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Th. D. R. » 22 octobre 2024 à 20:12

M a écrit :J attends mes exemplaires. Mais je pense que ça sera mon dernier achat avec les Moutons. J'apprécie très peu le déroulement des choses.

Et on peut te comprendre...
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Re: S.O.S. Moutons électriques

Messagepar Herbefol » 23 octobre 2024 à 00:51

Pour moi, l'un des plus beaux foutages de gueule de cette "interview" est là.
Puis deuxième pépin : l’imprimeur des éditions illustrées nous demanda de lui verser d’avance 50 000 euros pour commander le papier, car les frais d’une telle fabrication dépassaient largement leur plafond assuré.

Par le biais du financement participatif, l'éditeur touche une grosse somme par avance, alors que sur un projet en édition ordinaire il doit avancer un max et toucher seulement après. Et là, quand un des fournisseurs demande lui aussi à être payé en avance, ah ben mince on ne s'y attendait pas et franchement c'est quand même embêtant parce qu'ils pourraient nous mettre dans le rouge.
Ou comment reconnaître que la trésorerie levée par le financement participatif est en partie mangée par autre chose et qu'on mise ensuite sur d'autres rentrées pour compenser.
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