Topic des livres hors-genre

[FeydRautha]

Le corps d’une jeune fille abandonné dans la neige, l’épave d’un avion échoué au fond des eaux, un homme en fuite. Autant d’images qui illuminent le nouveau roman de Cormac McCarthy. Des rues de La Nouvelle-Orléans aux plages d’Ibiza, son héros, Bobby Western, conjugue sa mélancolie à tous les temps.
Cet homme d’action est aussi un mathématicien et un physicien, deux disciplines qu’il a abandonnées après la mort de sa sœur Alicia, disparue mystérieusement dix ans plus tôt. Hanté par la culpabilité, Western trouvera-t-il enfin le repos ?
Roman noir, histoire d’une passion, Le Passager est aussi une parabole sur le déracinement de l’homme moderne.
À quatre-vingt-dix ans, Cormac McCarthy nous surprend une fois de plus par son audace. Entre une conversation sur la physique quantique, un traité de la solitude et la description d’une tempête dans le golfe du Mexique, il se joue des conventions et demeure l’un des romanciers les plus singuliers de notre époque.

J’ai lu et beaucoup aimé The Passenger de Cormac McCarthy. Et son livre compagnon Stella Maris.

[Le nocher des livres]

Né à Budapest au début du 20e siècle, John von Neumann est sans conteste l’un des scientifiques les plus influents de l’histoire. Mais également, et très injustement, l’un des plus méconnus du grand public.

Véritable génie, il a suscité l’admiration de ses contemporains tout au long d’un parcours exceptionnel. Nombre d’entre eux estimaient même qu’il était plus intelligent qu’Albert Einstein, son collègue à Princeton, qui le considérait comme un véritable extra-terrestre.

John von Neumann s’est attaché, en pionnier ou en contributeur essentiel, à une variété impressionnante de sujets: découverte de l’ADN, recherche nucléaire, théorie des jeux, théorie des ensembles, mécanique quantique, économie, géopolitique, intelligence artificielle. Dans ce dernier domaine, ses travaux ont à tel point préfiguré l’informatique actuelle que «l’architecture de von Neumann» demeure à ce jour la base du fonctionnement de la plupart des ordinateurs.

Sans les multiples innovations dont il est à l’origine, le monde serait bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Paradoxalement, John von Neumann n’a jamais bénéficié de la reconnaissance publique qui lui était due, et moins encore de la notoriété de pairs comme Albert Einstein ou Richard Feynman.

Accessible à tous, claire et passionnante, la biographie d’Ananyo Bhattacharya vient combler cette lacune et rend enfin justice à cette figure étonnante et légendaire des sciences en prise avec son temps.

Je pense que de nombreux membres de ce forum connaissaient déjà John von Neumann. Pas moi. Et cette biographie m'a impressionné.

[yogo]

Dans un futur très proche, le dérèglement climatique n’est hélas plus à prouver. Francesca, célèbre activiste britannique, arpente cependant le monde pour alerter l’opinion sur l’état de la planète : incendies en Australie, inondations au Japon, îles englouties, villes submergées… Elle délaisse de plus en plus son jeune fils Pauly, qui se retrouve en grande partie élevé par sa demi-sœur Caro, encore adolescente. Un jour, avant de prendre le risque de trop, Francesca ordonne à Caro de rejoindre aussitôt avec Pauly sa vieille maison de campagne très isolée. Tous deux se mettent en route, ne sachant pas à quoi s’attendre ni pourquoi il est si crucial de se réfugier dans la maison haute. Quelle ne sera pas leur surprise quand ils découvriront ce que Francesca a secrètement fait de ce lieu, pour eux.
Roman singulier mêlant urgence climatique et drame familial, La maison haute est avant tout une ode à la force de l’amour et à notre inépuisable capacité d’adaptation.

Encore une anticipation (réussie) cachée dans de la blanche mais à déconseiller aux éco-anxieux

[Shibia]

Lonely Betty nous plonge dans l'atmosphère d'une petite ville du Maine, la veille de Noël, la veille des 100 ans de Betty Holmes, l'ancienne institutrice. Alors que ses concitoyens s'apprêtent à fêter son anniversaire, Miss Holmes fait des révélations surprenantes sur une mystérieuse disparition vieille de soixante ans et sur un de ses anciens élèves devenu célèbre. Betty ne verra pas Noël...

Je signale ce très court roman, finement illustré, qui plaira aux amateurs de pulps, de polars et de King.

[Albumine Tagada]

Découverte ici du très chouette Principe de Jérôme Ferrari, sorte de flux de conscience proposant une réflexion sur la vie de Werner Heisenberg et son principe d'incertitude. À mi-chemin entre la biographie "carreresque" (où vient s'intercaler la voix de l'auteur lui-même sur son lien avec le personnage évoqué) et le poème en prose, Le Principe est une très belle méditation sur le principe d'incertitude, le rapport entre science et politique et les bouleversements du siècle précédent comme du nôtre. Hâte de découvrir le reste de sa biblio, malgré une petite tendance à la verbosité (décuplée par une utilisation un peu extensive des virgules, selon moi).

[Weirdaholic]

Je signale ce très court roman, finement illustré, qui plaira aux amateurs de pulps, de polars et de King.

L'illustrateur, Thomas Ott a la réputation d'être un maître de la carte à gratter, et elle n'est pas usurpée... Un album de lui m'avait bluffé, mais son titre m'échappe.

Hâte de découvrir le reste de sa biblio, malgré une petite tendance à la verbosité (décuplée par une utilisation un peu extensive des virgules, selon moi).

De façon générale, les écrivains contemporains ont oublié le point-virgule, qu'ils remplacent par un point (surponctuation) ou une virgule (sous-ponctuation), avec dans le premier cas un effet de hachage et dans l'autre un effet de flux continu, obligeant le lecteur ou la lectrice soir à reconstituer les liaisons masquées par le point, soit à rétablir des divisions dans le texte (oui, ma référence en matière de ponctuation est l'essai de Drillon ^_^).

Après un coup d'oeil à l'incipit du roman, j'ai l'impression que c'est bien de la sous-ponctuation (classique chez l'écurie Actes Sud, lol), avec en prime cette façon, héritée des écrivains "classiques", de ménager, dans le flot du texte, au moyen d'appositions soigneusement placées, des petit décalages entre verbe et complément (trouvez-vous le pastiche convaincant ? ^_^ J'avoue bien aimer ce genre de phrases balancées, beaucoup moins la sous-ponctuation.)

il faudra que j'essaye en tout cas, ça a l'air bien (et ce n'est pas trop long).

[Albumine Tagada]

Très bonne analyse, cette idée de sur/sous-ponctuation (et ton pastiche est excellent, on s'y croirait ;p). Un autre oublié de la prose contemporaine : les deux-points, souvent limités aux énumérations et aux citations, alors que c'est un excellent marqueur/transitionneur logique (ex : "J'ai faim : je me fais un casse-dalle.")
Marrant que tu parles de Drillon, je viens de le découvrir (via sa percutante intro de sa traduction du roi Lear : https://larepubliquedeslivres.com/tradu ... reverence/) et j'ai commandé dans la foulé son Traité de la ponctuation. Le type a l'air d'avoir le sens de la formule et ce mélange d'intégrité et de férocité que je recherche chez un critique/pamphlétiste. À voir.

[Weirdaholic]

Marrant que tu parles de Drillon, je viens de le découvrir (via sa percutante intro de sa traduction du roi Lear : https://larepubliquedeslivres.com/tradu ... reverence/) et j'ai commandé dans la foulé son Traité de la ponctuation. Le type a l'air d'avoir le sens de la formule et ce mélange d'intégrité et de férocité que je recherche chez un critique/pamphlétiste.

Oui, c'est exactement ça ! Après, dans son Traité de la ponctuation (qui reste un manuel, il y a aussi des parties très scolaires), sa pensée est plus suivie que dans ses "petits papiers" (que je ne connaissais pas, lol), mais elle est toujours vive, et il n'hésite pas à prendre position sur la prose tel ou tel écrivain.

Par ailleurs, ce n'est pas juste un passéiste, il défend par exemple la prose de Guyotat, un des derniers à bien user du point-virgule (ou du deux-points) selon lui...

Son idée maîtresse est que la ponctuation ne crée rien dans un texte, elle ne fait que montrer (au lecteur ou à la lectrice) ce qu'il y a déjà - et bien sûr, si la pensée est boiteuse, le texte est difficilement ponctuable.

Pour moi, c'est un des textes de référence sur l'écriture, avec le méconnu (car trop ancien ?) Art d'écrire de Condillac et le (plus récent et plus monumental) La langue littéraire - Une histoire de la prose en France de Gustave Flaubert à Claude Simon.

[Albumine Tagada]

Je note pour le Condillac et l'Histoire de la prose. Un jour, peut-être, j'aurai le temps - et l'énergie ! - de m'envoyer ce genre de bouquins !

[Aldaran]

De mon côté, le Traité de la ponctuation est commandé. J'attends que mon libraire me siffle pour courir le récupérer ! :D